logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Un (vrai) emploi sur Second Life

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 01.05.2007 | Caroline Talbot, à New York

Second Life, le monde virtuel qui passionne des millions d'internautes, attire aussi l'attention des chasseurs de têtes, amateurs de candidats high-tech, ingénieurs, créatifs... qui voyagent nombreux sur le site.

Et si on plaçait une petite annonce sur Second Life ? Quelques pionniers américains ont commencé. La vie sur Second Life, monde virtuel imaginé par le groupe californien Linden Lab, se complique de jour en jour. Ses résidents, qu'on appelle des avatars, sont plus de 5,6 millions aujourd'hui ; 15 000 à 40 000 usagers s'y baladent à n'importe quelle heure de la journée. Ils se révèlent très actifs. Munis de leur Linden dollars, la devise locale, ils achètent des produits, investissent dans l'immobilier... et parfois même s'offrent une île. Un volume d'affaires virtuelles de un million de dollars est conclu au quotidien sur le site.

Des millions d'avatars

Les grandes entreprises ont, bien sûr, repéré le développement de Second Life et s'empressent d'y faire leur publicité. Les professionnels de l'emploi commencent, eux aussi, à prospecter du côté des millions d'avatars au savoir-faire high-tech, qui pourraient devenir de prometteuses recrues pour les entreprises.

Jeff Worth, alias Jeff Mc Guire sur Second Life, a ainsi installé, depuis deux mois, son panneau d'annonces dans le quartier Sinifo. Recruteur pour le groupe de semi-conducteurs AMD (Advanced Micro Devices), il recherche des ingénieurs programmeurs, des designers de puces, des experts en logiciels et dit avoir collecté une centaine de CV intéressants. Brian Regan, directeur financier de Semper International, une agence intérimaire spécialisée dans les arts graphiques, l'imprimerie et les jeux vidéo, croit, lui aussi, au potentiel de Second Life. « Les designers graphiques, les programmeurs, les créatifs... que je recherche sont sans doute assez nombreux sur Second Life », dit-il. Brian Regan, lui-même accroché aux jeux virtuels, a poussé son groupe, installé à Boston, à ouvrir un bureau sur Second Life. Et il affirme établir un bon contact avec une centaine de prospects chaque semaine.

Présence virtuelle

Mais, « pour obtenir un résultat, il faut participer », affirme Brian Regan. Avec quelques autres représentants de Semper International, il assure une présence de quatre heures par jour sur le site pour discuter avec les visiteurs, relancer et mieux connaître les candidats. Jeff Worth, qui a mis en ligne dans ce monde des petites annonces pour «ingénieurs, cow-boys, hooligans, parrains de mafia...», rencontre des avatars à la recherche d'emploi comme garde du corps de célébrités ! Mais, pour les candidats intéressés par le monde réel, l'expérience interactive est « plus profonde » qu'un simple échange de courrier électronique ou de CV sur papier, assure-t-il. Et le recruteur d'AMD a de grands espoirs : « A un certain moment, la technologie va se simplifier, il y aura une explosion de visiteurs sur Second Life et je serai là pour les accueillir. »

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York