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Les Pratiques

Rabobank veut plus d'immigrés parmi ses salariés

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 24.04.2007 | Didier Burg, à Amsterdam

Pratiquée et même recommandée, la discrimination positive est quasiment entrée dans les moeurs aux Pays-Bas. Les premiers bénéficiaires sont les immigrés et les citoyens d'origine étrangère.

Depuis le début de l'année, une des plus grandes banques néerlandaises affiche une politique d'emploi particulièrement volontariste en direction des populations immigrées. « La banque coopérative doit devenir le reflet de la population », selon Berry Marttin, directeur des succursales de Rabobank d'Amsterdam et de ses environs. L'objectif de la Rabobank est que, dans cinq ans, la moitié du personnel employé à Amsterdam soit marocain, surinamien, turc ou antillais. Certains quartiers de la capitale comprennent, en effet, une population à 55 % d'origine étrangère. « Entre deux candidats de même valeur, mais l'un autochtone et l'autre d'origine étrangère, nous préférerons prendre le second », explique Berry Marttin, précisant que « la discrimination positive est un moyen d'avoir un personnel reflétant la société environnante ».

Pas de généralisation

Preuve de sa détermination, Rabobank se dit prête à aménager les conditions de travail pour répondre aux impératifs confessionnels de ses salariés. « Les salariés musulmans doivent pouvoir aller à la mosquée le vendredi s'ils le désirent. Des espaces de prières peuvent aussi être aménagés sur le lieu de travail », anticipe le directeur. Pour autant il n'est pas question de généraliser aux 24 succursales d'Amsterdam ce qui doit relever de l'exception. « Nous continuerons à suivre les normes et les valeurs néerlandaises tout en faisant preuve de compréhension pour toutes les différences », précise Berry Marttin.

Dans le secteur public, la mairie de Nimègue, grande ville de l'Est du pays de 150 000 habitants, a aussi franchi le pas. Des emplois seront dorénavant réservés aux candidats appartenant aux minorités ethniques. Principal motif : la sous-représentation des postes de fonctionnaires confiés à des gens issus de l'immigration. « La diversité du personnel est un facteur de dynamisme », affirme la mairie, qui veut aussi employer dans l'avenir davantage de jeunes, de seniors et de femmes.

Chômage plus élevé

Selon toute vraisemblance, la tendance est appelée à se poursuivre. Dans ses orientations économiques, le SER, l'équivalent du conseil économique et social, s'est effectivement prononcé avec des mots à peine voilés en faveur de la discrimination positive. C'est, à son avis, l'un des moyens de résoudre l'épineux problème du taux de chômage deux fois et demi plus élevé parmi les communautés immigrées. L'appel est lancé notamment en direction des entreprises. Selon l'institution, elles doivent élargir leur profil de recrutement. Et sans tarder. La situation florissante actuelle des Pays-Bas s'avère une chance pour résoudre enfin ce chômage persistant, qui touche depuis des années la population étrangère.

Auteur

  • Didier Burg, à Amsterdam