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La pratique des cabinets de recrutement à la loupe

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 17.04.2007 | céline lacourcelle

E & C : Le cabinet Oasys Consultants, spécialisé dans la transition de carrière de cadres et de dirigeants, a réalisé une étude auprès d'une soixantaine de cabinets de recrutement afin de mieux connaître les pratiques du marché. Quels en sont les principaux enseignements ?

E. B. : Tout d'abord, nous en avons appris davantage sur les critères pour lesquels les clients montrent le plus d'exigence. Il s'agit de la personnalité, de l'expérience métier et secteur, et de la maîtrise des langues. Par ailleurs, la pratique du «clonage» reste prépondérante. Ainsi, 40 % des consultants déclarent en faire dans une mission sur deux, mais ils présentent également un outsider dans un cas sur deux. Toutefois, ce profil inattendu ne sera retenu qu'une fois sur quatre. En revanche, les consultants parviennent à faire changer d'avis leurs clients sur certains critères, comme celui du sexe.

En matière d'outils, les cabinets utilisent majoritairement les tests de langue (81 %), puis les tests de personnalité (54 %). Surprise : ils sont encore 69 % à se servir de la graphologie.

E & C : Qu'en est-il du recrutement des seniors ?

E. B. : L'enquête nous révèle que l'âge est, pour 69 % de l'échantillon, un critère clairement discriminant. Concernant l'âge «critique», 30 % des consultants indiquent qu'il se situe entre 45 et 49 ans. Par ailleurs, seuls 2 % déclarent présenter un candidat de plus de 55 ans dans plus de 5 missions sur 10 ; 31 % affirment aussi présenter un candidat de plus de 45 ans dans plus de 5 missions sur 10. Côté placement, seuls 3 % des répondants ont permis le recrutement d'un candidat de plus de 55 ans dans plus de 5 missions.

Une autre discrimination est prononcée, celle à l'égard des demandeurs d'emploi. Ainsi, d'après les consultants, les chômeurs depuis plus d'un an font l'objet d'un préjugé défavorable pour 8 chasseurs sur 10 et, concernant les demandeurs d'emploi depuis moins d'un an, pour 4 consultants sur 10. C'est, à mon sens, une méconnaissance de la réalité du marché de l'emploi des cadres.

Auteur

  • céline lacourcelle