Le phénomène n'est pas quantifiable, mais il est palpable, suffisamment, en tout cas, pour qu'experts et chercheurs produisent des études, voire des ouvrages, sur le désengagement des salariés. Et les cadres, ces «privilégiés» d'une époque révolue, ne sont pas en reste.

Pourquoi décrochent-ils ? Les causes sont multiples : pression croissante du reporting financier, exigences de court terme des actionnaires, promesses d'évolution de carrière non tenues... Mais aussi, perte de repères. Les fusions successives et les réorganisations sectorielles ont rompu les logiques d'appartenance.

D'un point de vue plus intime, le désengagement est lié à une forme de quête identitaire. Le travail étant le lieu de l'accomplissement social, les cadres insatisfaits choisissent parfois de changer de métier ou de type d'entreprise... ou de rester, décidant de ne pas faire plus que leur travail.

Conscients du problème, les DRH n'osent pourtant pas ouvrir la boîte de Pandore qui contient toutes les contradictions propres à la gestion actuelle des organisations et qu'ils ne peuvent résoudre seuls. Mais certaines entreprises ont choisi de s'appuyer sur la diffusion de valeurs, d'autres, de favoriser le lien entre communautés de métiers, ou encore tentent de régler les problèmes du quotidien qui usent leurs cadres... Bref, les remèdes existent, il suffit de les prescrire.