Heureux maçon ! Les difficultés des employeurs pour recruter ce professionnel feront le bonheur de cet ouvrier qualifié. On recherche des maçons qualifiés dans 366 bassins d'emploi sur 371. Et dans 101 d'entre eux, il est même impossible de trouver ce genre de profil. Les serveurs, agents d'entretien et secrétaires seront, cette année, également très courtisés. Parmi les dix premiers métiers les plus recherchés ne figurent que deux fonctions d'encadrement : les ingénieurs et cadres de l'informatique. C'est l'un des premiers enseignements de l'enquête «Besoins de main-d'oeuvre» (BMO) de l'Unedic et du Credoc, qui a photographié, fin 2006, 371 bassins d'emploi (1).

Au total, les entreprises font état de 1,22 million d'intentions d'embauche en 2007, un chiffre en hausse de 2,4 % par rapport à l'an dernier (soit 28 900 embauches supplémentaires). Une première depuis cinq ans. Concrètement, une entreprise sur cinq envisage de recruter.

Ce sont surtout les entreprises employant moins de 200 salariés qui affichent les perspectives les plus optimistes puisqu'elles concentrent à plus de 86 % les intentions de recrutement. Parmi ces dernières, les entreprises de 1 à 4 salariés se montrent encore plus dynamiques (284 000 projets de recrutement). A l'inverse, les embauches envisagées dans les établissements de plus de 200 salariés diminuent sensiblement, pour s'établir à 166 141.

A noter, toutefois, que les intentions d'embauche dévoilées par les employeurs regroupent à la fois des créations de poste et des remplacements temporaires de personnes. Elles ne se traduisent donc pas forcément par des créations nettes d'emploi.

Comme en 2006, les projets de recrutement sont les plus nombreux dans l'hôtellerie et dans certains métiers de services aux particuliers et aux entreprises, mais la plus forte augmentation concerne les ouvriers du BTP (+ 17 500). Or, près de la moitié des postes ne trouvent pas preneurs. La proportion des embauches jugées difficiles s'établit à 46 % en 2007 (+1,8 point par rapport à 2006). Les difficultés ont, certes, diminué dans la construction (-1 point), mais s'inscrivent en forte hausse dans les transports (+8,8 points) et l'informatique (+10 points).

Comment rapprocher l'offre et la demande ? Pour susciter de nouvelles vocations, l'Unedic mise sur les actions de formation au plus près du terrain. L'enquête BMO 2007 est un « formidable outil de décision », précise Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'Unedic. De fait, pour 2007, l'organisme paritaire devrait financer des formations à hauteur de 300 millions d'euros vers les métiers en tension : formations homologuées (cofinancées avec l'Etat et les collectivités locales), conventionnées (financées en totalité par l'Unedic), ou encore formations préalables à l'embauche. Une démarche payante, mais qui reste à améliorer : seuls deux tiers du budget consacré à ces formations sont consommés.

(1) Réalisée auprès de 1,5 million d'établissements affiliés à l'assurance chômage, parmi lesquels 381 000 ont répondu.