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Le DIF déclenche le e-learning

Dossier | publié le : 10.04.2007 | Laurent Poillot

La direction de Sensorex propose, en plus des cours d'anglais délivrés chaque semaine, un module linguistique aux salariés qui veulent utiliser leur DIF pour s'améliorer dans ce domaine.

L'idée lui est venue il y a deux ans, pour inciter les salariés à utiliser leur DIF. Dès 2005, Véronique Danois, RRH de Sensorex, avait observé des demandes fréquentes pour des cours d'anglais. Or, dans cette PMI de 130 salariés, spécialisée dans la fabrication de capteurs miniaturisés pour l'aéronautique, l'accès au DIF devait aussi s'envisager nécessairement en dehors du temps de travail. « J'ai très vite pensé à proposer des cours en e-learning, en complément des nombreuses formations linguistiques que nous assurons déjà au titre du plan de formation », explique-t-elle.

Plateforme partagée

En première approche, la RRH imagine de monter à plusieurs une plateforme de formation susceptible d'accueillir les salariés des entreprises voisines installées à Archamps, en Haute-Savoie : « Nous avons abandonné cette piste, faute de pouvoir trouver l'organisme de formation ayant les moyens de nous accompagner sur ce projet. »

La RRH se replie sur une offre interne et teste, plusieurs mois d'affilée, les produits multimédia de quatre sociétés (Go Fluent, Gymglish, Tellmemore et Télélangues), en mettant à contribution son Pdg, Christian Bonnet. Moins que le prix, les critères décisifs sont l'intérêt de la méthodologie et sa compatibilité avec les cours déjà réalisés en interne (en face-à-face, en binôme, en collectif et par téléphone).

Approche ludique

C'est finalement Gymglish qui est retenu. Coût : 300 euros par personne, pour une convention de six mois passée pour quatre à cinq stagiaires. Le coût n'a pas été un critère prioritaire, assure la RRH. Ce qui comptait surtout, selon elle, était que la formule ne soit pas une reprise des cours déjà proposés en interne au titre du plan (40 personnes formées) ; que l'apprentissage soit ludique pour que le salarié ne trouve pas le e-learning rébarbatif ; et qu'il comporte une approche de l'environnement de l'entreprise afin que le cours s'articule à des situations vécues au quotidien.

Formation aux langues et informatique

Depuis janvier dernier, dix salariés de tous services sont formés aux langues via le e-learning (dix autres suivent des cours d'informatique sanctionnés par un brevet européen de compétences informatiques, et deux autres utilisent le DIF pour une VAE débouchant sur un baccalauréat). Ils reçoivent chaque jour un mail à leur domicile (l'entreprise avait donné le choix : réception des mails sur le lieu de travail, ou au domicile. Les personnes qui se sont inscrites à ces cours étaient déjà équipées en informatique).

Histoire illustrée

Les cours sont basés sur une histoire illustrée racontant le cas d'une entreprise qui s'installe à l'étranger. Chacun commence par sélectionner le thème qui le concerne (production, commercial, achats...) et une catégorie linguistique (anglais, anglais-américain, anglais-irlandais ou anglais lu par un Français sans trop d'accentuation, pour débutant), sachant que les leçons, diffusées aux formats écrit et audio, se déclinent en différents niveaux.

Grammaire et vocabulaire

Chaque rendez-vous est un nouvel épisode des tribulations de l'entreprise fictive. Il doit durer environ dix minutes, pendant lesquelles le stagiaire est soumis à des exercices de compréhension, de grammaire et de vocabulaire. Un quart d'heure après avoir expédié sa copie, il en reçoit la correction (écrite et audio). A noter, également : l'outil de formation intègre deux «livres» personnalisés de grammaire et de vocabulaire, pour que le salarié inscrive ses notes et retrouve, automatiquement, tous les points sur lesquels il a buté dans ses précédentes leçons.

Cerise sur le gâteau pour la RRH : « Le système m'informe du suivi des cours. Sans «fliquer» le salarié, je peux au moins m'assurer qu'il a réellement effectué sa formation. »

Coûts pédagogiques

Durant ce DIF hors temps de travail, les salariés perçoivent une allocation correspondant à 50 % du salaire net. L'allocation et les coûts pédagogiques sont intégralement pris en charge par l'Adefim, l'Opca de branche de la métallurgie auquel adhère l'entreprise (sur le 0,5 % professionnalisation et le 0,9 % plan mutualisé). Chaque année, Sensorex consacre 10 % de sa masse salariale à la formation (8 000 heures pour 130 salariés), en privilégiant les actions sur les opérateurs (60 % de l'effort de formation).

Sensorex

> Effectifs : 130 salariés.

> Formation : 8 000 heures.

> Budget formation : 10 % de la masse salariale.

Auteur

  • Laurent Poillot