Dans la dernière mais longue ligne droite vers le diplôme d'Etat qui les fait officiellement entrer dans la profession, les jeunes experts-comptables font connaissance depuis quelque temps avec le e-learning. Le Centre de formation de la profession comptable (CFPC) a retenu l'offre de l'agence de communication spécialisée dans le web, Médiagérance, adaptée à ses besoins à partir de la plateforme Syfadis, suite à une étude préalable du consultant Eric Repérant.

Les modules concernés « abordent les questions qui doivent faire l'objet d'un traitement identique, car relevant de la législation ou des normes de la profession : le respect de la déontologie, le cadre des relations avec la clientèle, etc. Nous avons conservé en présentiel des thèmes très techniques ou très évolutifs pour lesquels l'échange d'expériences et la présence d'un animateur continuent à apporter un plus », expose Alain Coderch, secrétaire général du CFPC, la structure chargée des questions pédagogiques pour le compte des conseils régionaux et du Conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables.

Proposé en 2003 sur la base du volontariat, le e-learning avait été adopté par la majorité des stagiaires dès 2005. Début 2007, sa généralisation à toutes les régions est devenue effective. La plateforme concerne, désormais, plus de 4 000 stagiaires par an. Ceux-ci devront s'y connecter pour se préparer, s'autoévaluer, puis passer les tests QCM de validation de six modules répartis sur trois ans. Un «contrôleur de stage», expert-comptable distinct de leur employeur, vérifie qu'ils suivent le cursus étape par étape, et décide de l'obtention ou non de chaque module.

« La plateforme va alerter sur le fait que tel stagiaire ne s'est plus connecté depuis un intervalle de temps anormalement long, à charge donc, pour ce tuteur, de le relancer. Au final, la connaissance personnelle que le contrôleur de stage a du candidat demeure primordiale dans ses prises de décision », relève Jérôme Leroy, directeur du projet chez Médiagérance.

Selon le CFPC, la répartition actuelle entre e-learning et présentiel (2/3 pour le premier ; 1/3 pour le second) permet à la formation de gagner en crédibilité et en efficacité : « La plateforme assure l'homogénéité du discours sur des points fondamentaux pour la profession. Les tests assurent que les connaissances ont bien été acquises » (ils ont été introduits en même temps que le e-learning, alors qu'auparavant, le simple fait d'assister aux formations pouvait suffire à les valider).

« Les stagiaires constatent que cette formation à distance les oblige à mieux s'impliquer dans leur formation, ce qu'ils ressentent comme une meilleure préparation à la vie professionnelle. Quant aux cabinets d'expertise comptable employeurs, ils apprécient la souplesse de la formule », estime Alain Coderch. Une journée de présentiel implique, en effet, pour eux, de devoir se passer d'un collaborateur déjà important bien que non encore titularisé.

La mise en place du e-learning a représenté un coût d'environ 650 000 euros, intégralement pris en charge par le CFPC.