logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Demain

Le capitalisme d'héritiers, Thomas Philippon, Le Seuil, 110 pages, 10,50 euros.

Demain | Livres | publié le : 10.04.2007 | Pauline Rabilloux

Image

Le capitalisme d'héritiers, Thomas Philippon, Le Seuil, 110 pages, 10,50 euros.

Crédit photo Pauline Rabilloux

Les entreprises françaises ont la réputation de payer des charges très lourdes, les Français ont, pour leur part, la réputation de peu travailler. Pourtant, la productivité des travailleurs français étant élevée, ce n'est pas tant cette situation qui pénalise l'économie française que des pratiques managériales d'un autre temps, largement fondées sur un capitalisme «d'héritiers» plutôt que sur le leadership de la compétence.

Cet héritage peut être direct (transmission successorale) ou sociologique (reproduction sociale par le diplôme et le statut). Sur le versant patrimonial, la transmission héréditaire assure, il est vrai, une certaine stabilité aux entreprises, mais elle empêche aussi le renouvellement des élites managériales.

Qu'il s'agisse d'un héritage direct d'entreprise ou d'un héritage culturel et social, le capitalisme d'héritiers contribue à gêner le brassage social qui permettrait de mieux se connaître et de se faire davantage confiance.

Par ailleurs, malgré les nouveaux discours managériaux, la France se caractérise, de facto, par un goût immodéré de la hiérarchie, qui entretient un climat d'insatisfaction au travail peu favorable à la performance des équipes ni aux collaborations entre le patronat et les syndicats. Pour l'auteur, le frein le plus massif au développement de l'économie française n'est donc pas de nature économique mais d'ordre social ; et suppose de mettre en oeuvre des solutions axées sur cette dimension.

Thomas Philippon est économiste. Il enseigne l'économie financière à la Stern School of Business (New York University).

Auteur

  • Pauline Rabilloux