La circulation à deux-roues constitue la première cause d'accidents du travail à La Poste Côte d'Azur. Chaque jour, 945 des 1 712 tournées des facteurs des Alpes-Maritimes et du Var s'effectuent en scooter ou en mobylette, un mode de transport plus «accidentogène» que la voiture, le vélo ou la marche à pied. Jusqu'alors, les agents concernés suivaient, chaque année, une journée de formation sur ce thème. La direction du courrier Côte d'Azur, qui emploie 5 500 agents, dont 2 700 facteurs, a mis un coup d'accélérateur à sa politique de prévention depuis que le groupe La Poste a déclaré la santé au travail «grande cause nationale».

« Nos sept préventeurs internes sont très mobilisés sur le risque routier, explique Christine Humbert, DRH de la direction courrier Côte d'Azur. Souvent, ils accompagnent les facteurs dans leurs tournées pour analyser leur comportement et identifier les zones à risques. » Les facteurs sont, quant à eux, invités à déclarer leurs difficultés. Depuis novembre, ils sont munis de fiches qui leur permettent de signaler, par exemple, une boîte aux lettres placée dans un virage sans visibilité, un chemin non goudronné ou la traversée d'une route dangereuse. « Nous essayons, aussi, dans la mesure du possible, de remplacer le deux-roues par le vélo, lorsque la tournée n'est pas trop longue. Sinon, nous avons parfois recours au vélo électrique ou bien nous passons à la voiture », poursuit Christine Humbert.

Seconde cause d'accidents : les troubles musculo-squelettiques (TMS). Ils concernent les facteurs, mais aussi les 1 800 agents des 62 centres de courrier et le millier qui travaillent dans les deux centres de tri de Toulon et de Nice. En accord avec le CHSCT, préventeurs et médecins du travail ont commencé à déployer une méthode homologuée par l'INRS : l'analyse des risques de manutention manuelle. « Dans un centre de courrier, où le facteur vient chercher sa tournée, cela se traduit, notamment, par une réorganisation du poste de travail », indique Christine Humbert. Il en résulte aussi des améliorations sur le matériel : mise en place de chariots à fond mobile pour éviter le mal de dos, ou davantage de polyvalence pour réduire le temps passé sur une seule tâche, par nature répétitive.

Les managers sont associés à ces démarches. En novembre 2006, les directeurs des centres de tri et des centres de courrier et les collaborateurs chargés de définir les tournées ont planché sur le sujet pendant une demi-journée. Les directeurs de centre sont, par ailleurs, intéressés à la diminution du nombre d'accidents du travail. Ce critère entre pour 10 % dans le calcul de leur rémunération variable. En 2006, ils ont diminué de 10 % en nombre et de 24 % en gravité, selon la direction.