A l'origine de Vénétis, premier groupement d'employeurs multisectoriel français, créé en 1997 à Vannes (56), se trouvent sept chefs de grosses PME locales, membres d'un même club d'entreprises (dont Bic Sport, TFE, Michelin...). Leur objectif : lutter contre la précarité, en permettant au personnel auquel elles font régulièrement appel en intérim ou en CDD d'accéder à un CDI. « Très rapidement, nous avons réalisé que nous pouvions travailler sur le partage des compétences avec de plus petites structures, relate Franck Delalande, directeur de Vénétis. Aujourd'hui, les entreprises de moins de 50 salariés représentent 75 % de nos adhérents. »

Ces adhérents sont, désormais, au nombre de 140, et progressent au rythme moyen de 15 à 20 nouveaux inscrits par an. « On sent une accélération depuis deux ans et les demandes sont de plus en plus cadrées, observe Franck Delalande. Nous faisons beaucoup de communication et sommes donc de plus en plus connus. » Le groupement se refuse, en revanche, à mettre en place une politique commerciale proprement dite : « Mes commerciaux, ce sont mes adhérents et mes salariés. »

Recruter de nouveaux adhérents se révèle, parfois, un travail de très long terme. « J'avais repéré, voilà six ans, une entreprise qui fait des relevés de compteurs d'eau en fin d'année, et pouvait apporter un «maillage» intéressant, relate le directeur de Vénétis. Nous avons rencontré la direction une première fois il y a trois ans, mais le projet n'avait pas abouti. Ils sont revenus vers nous récemment et nous sommes en discussion. Cela démontre bien qu'il faut une maturation très longue, le temps de surmonter un ensemble de blocages culturels. »

Ainsi, les entreprises ne sont pas toujours prêtes à partager leurs salariés avec le voisin, et, face à la connotation très négative attachée au temps partiel, attendent souvent d'avoir besoin d'un temps plein (y compris en «additionnant» différents postes à temps partiel) pour recruter.

Autre frein : « Les PME manquent de compétences RH pour faire une vraie analyse de leurs besoins et de l'outil qui leur convient le mieux », assure Franck Delalande. Vénétis, qui compte aujourd'hui huit DRH en temps partagé, se targue d'avoir permis l'installation de la fonction RH dans 25 entreprises depuis 1997. « Or, souligne le directeur, les principaux utilisateurs du GE sont justement ces entreprises où l'on a implémenté la fonction RH. »

Par ailleurs, Vénétis a accompagné un groupe de responsables RH locaux qui souhaitaient pouvoir se rencontrer régulièrement pour partager leur expérience. Depuis 2001, ils sont une trentaine à participer aux rencontres RH du Morbihan, qui se tiennent quatre fois par an. Intérêt pour Vénétis : « Le GE peut ainsi accueillir de nouveaux adhérents et recueille, lui aussi, de nouvelles idées en matière de GRH. »

t Créés par la loi du 25 juillet 1985, les groupements d'employeurs sont des associations loi 1901 (ou, depuis la loi du 2 août 2005 sur les PME, des sociétés coopératives), dont l'unique objet est de mettre du personnel à disposition de leurs adhérents, qu'ils soient personnes physiques ou morales.

t Initialement mis en place pour légaliser des pratiques de partage de personnel, qui avaient largement cours au sein du secteur agricole, les GE ont d'abord été limités aux entreprises de moins de 11 salariés. Un seuil relevé à 100 salariés en 1987, puis à 300 en 1993. Deux ans plus tard, le GE est devenu accessible à toutes les entreprises... à condition qu'il soit implanté dans une zone éligible à la prime d'aménagement du territoire.

t Depuis 2000, les entreprises de toute taille peuvent adhérer à un groupement. Cependant, celles employant plus de 300 personnes doivent, au préalable, obtenir la signature d'un accord tripartite entre la direction, les organisations syndicales et le groupement.

> Création : 1997.

> Implantation : Vannes (Morbihan).

> Effectifs : 90 salariés.

> Nombre d'adhérents : 140.

> Convention collective applicable : caoutchouc.