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Enquête

Quelle place les candidats reservent-ils au social ?

Enquête | publié le : 20.03.2007 | Anne Bariet, avec Emmanuel Franck, Laurent Gérard

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Quelle place les candidats reservent-ils au social ?

Crédit photo Anne Bariet, avec Emmanuel Franck, Laurent Gérard

Droit du travail, sécurité sociale professionnelle, emploi des jeunes ou encore dialogue social et formation continue. Entreprise & Carrières décortique les principales propositions sociales des candidats à l'élection présidentielle. Verdict ? Des programmes encore incomplets et de profondes divergences.

Nous sommes le 6 mai 2007 : le candidat entre à L'Elysée... Que fera-t-il ? Quelles seront ses priorités ? D'abord, le constat : en France, le taux de chômage est officiellement inférieur à 9 %, mais le nombre de RMistes est passé à 1,2 million et le taux d'activité des seniors n'a jamais été aussi bas. Désormais, le travail ne protège plus de la misère. Le pays compte 1,3 million de travailleurs pauvres qui, malgré leur emploi, ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté (645 euros par mois). Dans les entreprises, les restructurations sont devenues permanentes. Les plans sociaux continuent à se multiplier : Airbus vient de supprimer 4 300 emplois, Alcatel-Lucent se sépare de 1 468 personnes. Dans la lingerie, Well, Aubade, Dim et Arena, victimes de délocalisation, ont fermé, en 2006, plusieurs sites de production.

Vision de cauchemar pour le prochain président ? Non, mais plusieurs dossiers l'attendent en urgence. La Cour des comptes vient de pointer la complexité des contrats aidés et la difficulté à les évaluer. Quelques semaines plus tôt, le COR (Conseil d'orientation des retraites) avait alerté sur la dégradation des comptes sociaux et pointait les débats à ouvrir avant 2008 : l'emploi des seniors, la réforme des régimes spéciaux et l'allongement de la durée de cotisation. En novembre dernier, c'était au tour du Cerc (Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale), présidé par Jacques Delors, de tirer la sonnette d'alarme sur les 190 000 jeunes qui sortent, chaque année, de l'école ou de l'université «sans diplôme».

Signes d'espoir

Certes, le futur président pourra se réjouir des prévisions de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), qui table sur l'embauche de près de 220 000 cols blancs. Il regardera avec espoir la dernière étude du Conseil d'analyse stratégique, qui prévoit de nombreux départs à la retraite vers 2011-2012 - la fin de la mandature -, le fameux papy-boom. Mais il ne pourra faire l'économie de réformes pour relancer la croissance.

Propositions syndicales

Les syndicats ont envoyé leurs propositions. De même, les organisations patronales, du Medef au CJD (Centre de jeunes dirigeants) en passant par l'Institut de l'entreprise, l'ANDCP et le Cercle des DRH, profitent du débat pour réclamer un allègement des procédures de licenciement, une baisse des cotisations patronales ou encore la création de contrats de mission. Le candidat élu fera son choix : abroger le CNE (contrat nouvelles embauches) ou lancer le contrat unique, fusionnant CDD et CDI, assorti de droits progressifs pour les salariés en fonction de leur ancienneté dans l'entreprise. Il devra également réfléchir à la mise en place d'une sécurité sociale professionnelle. Faut-il reprendre l'idée du contrat d'activité défendue par Dominique Voynet, qui propose de rémunérer toutes les phases de la vie active (la formation, le travail, le bénévolat, l'éducation des enfants), ou miser sur un contrat de transition professionnelle étendu à l'ensemble des licenciés, comme le suggère Ségolène Royal ?

Dans le dossier de la représentativité des syndicats, le nouveau président ne pourra pas se référer à la classique opposition entre syndicats et organisations patronales, car la ligne de fracture passe au sein même des deux camps. Le consensus s'annonce donc difficile sur cette réforme.

35 heures

Autre dossier à trancher : celui des 35 heures. Là encore, les projets sont différents. Personne ne propose de supprimer les 35 heures, mais les principaux candidats ne suggèrent pas, non plus, de les généraliser aux PME. Le débat se concentre davantage sur le coût des heures supplémentaires et leurs possibles exonérations de cotisations sociales, voire fiscales. Enfin, après l'échec du CPE (contrat première embauche), le futur président devra se pencher sur l'emploi des jeunes, un des dossiers noirs du précédent gouvernement. Contrat emploi formation, droit au premier emploi, aide spécifique aux non-qualifiés...

Formation continue

Vient, ensuite, le dossier de la formation continue. Pendant la campagne, tous les candidats ont mis en avant les enjeux de la formation professionnelle et promettaient, sinon un big bang, du moins une sacrée refonte. Le nouvel élu ira-t-il au bout de son idée ? De même, le pouvoir d'achat était au centre des débats, la gauche proposant un Smic à 1 500 euros brut. Une proposition qui inquiète fortement les employeurs. Bref, quel qu'il soit, le nouvel élu devra résoudre les vrais problèmes du marché du travail. Rude tâche en perspective.

Pour aller

plus loin

- Les sites dédiés aux élections présidentielles :

- < http://www.desirsdavenir.org > < http://www.debat-sarkozy.fr > < http://www.bayrou.fr > < http://www.commentonfait.fr > < http://www.debat2007.fr > < wiki/index.php/Accueil >

Auteur

  • Anne Bariet, avec Emmanuel Franck, Laurent Gérard