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Enquête

Le juste coût du travail

Enquête | publié le : 20.03.2007 | A. B.

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Le juste coût du travail

Crédit photo A. B.

Aides sur les bas salaires, changement d'assiette ou encore modulation des cotisations sociales en fonction du comportement des employeurs... Autant de pistes de réforme.

La réforme des charges sociales figure en bonne place dans les programmes des candidats.

Le PS, par exemple, serait favorable à un basculement progressif des cotisations sociales sur la valeur ajoutée plutôt que sur le travail. En outre, l'évolution du taux de cotisation dépendrait des conditions d'emploi des salariés. Idem du côté de la gauche antilibérale, qui souhaite moduler les cotisations chômage des employeurs afin de pénaliser ceux qui précarisent l'emploi.

François Bayrou envisage, de son côté, un transfert massif des cotisations sociales sur d'autres sources de financement. L'idée est de trouver une autre assiette pour les cotisations sociales concernant la maladie et la famille. Le financement des retraites et des accidents du travail resterait assuré par les cotisations : « TVA sociale, CSG, fiscalité environnementale avec une taxe carbone nous semblent les trois pistes les plus sérieuses », indique-t-il. Par ailleurs, plusieurs candidats se prononcent pour un allègement du coût du travail non qualifié.

Cotisations allégées

L'objectif du candidat centriste, par exemple, est d'alléger les cotisations sociales jusqu'à 1,3 Smic, soit 1 625 euros brut mensuel (contre 1,6 Smic actuellement).

Jean-Marie Le Pen entend, quant à lui, redonner du pouvoir d'achat aux salariés en faisant prendre en charge par l'Etat 200 euros de cotisations salariales par salarié gagnant jusqu'à 1,4 Smic, pour un coût de 11,9 milliards d'euros.

A l'autre extrémité, Arlette Laguiller demande la suppression de la CSG sur tous les salaires. Dominique Voynet promet, elle, des allègements de charges pour les entreprises qui font des efforts environnementaux.

L'AVIS DE L'EXPERT

Yannick L'Horty, économiste au Centre d'études de l'emploi (CEE)

« Les exonérations de charges sociales exercent un effet positif sur l'emploi et quelle que soit l'évolution de la croissance économique. Dans l'hypothèse de François Bayrou, le coût pour l'employeur serait de 2 300 euros pour un salaire payé à 1,3 Smic et de 1 400 euros pour un salaire au Smic (1 250 euros brut). Le risque est de freiner les progressions de carrière et de décourager les revalorisations de salaire au-dessus de 1,3 Smic. Dans un même temps, il n'existe aucune justification économique d'alléger les salaires jusqu'à 1,6 Smic ; ce dispositif profitant à deux salariés sur trois. A mon avis, il serait plus judicieux de mettre la barre à 1,4 ou à 1,5 Smic en augmentant l es exonérations jusqu'à 30 points (au lieu de 28 points actuellement) sans toucher aux prélèvements contributifs (retraite et travail). Par ailleurs, si l'idée formulée par la gauche de moduler les cotisations sociales en fonction du comportement des employeurs st séduisante, en réalité, ce projet est difficile à mettre en place. A moins de disposer d'outils de contrôle très fiables. »

Auteur

  • A. B.