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Enquête

Le défi de la lutte contre le chômage

Enquête | publié le : 20.03.2007 | A. B.

Quels programmes pour l'emploi ? Alors que le taux de chômage oscille, selon les spécialistes, entre 9,4 % de la population active et 8,6 %, les candidats affinent leur projet.

Deux emplois nouveaux sans charges : c'est l'une des mesures phares du programme de François Bayrou. Le candidat UDF milite pour que toute entreprise puisse créer deux emplois nouveaux, en CDI, exonérés de charges pendant cinq ans, hormis 10 % destinés au financement des retraites. Une mesure qui pourrait créer, selon le centriste, plusieurs « centaines de milliers d'emplois ».

Pour le candidat, le calcul est simple : « Il y a, en France, 2 650 000 entreprises. Sur ce chiffre, 1 500 000 n'ont aucun salarié, soit 60 % des sociétés françaises. » Cette idée pourrait s'appliquer, dès le 1er juin, s'il est élu, à « tous les emplois sans exception, en CDI avec une période d'essai, et un plafonnement pour éviter les abus », par exemple 5 000 euros. La mesure serait évaluée au bout de deux ans. François Bayrou estime le coût de cette mesure à 4 milliards d'euros alors que l'Institut de l'entreprise, think tank patronal, table, lui, sur 8 milliards.

Effets d'aubaine

Si plusieurs experts dénoncent les effets d'aubaine, le projet trouve un écho favorable auprès des entreprises, notamment auprès de la CGPME, qui voit dans ce dispositif un moyen d'encourager les entreprises naissantes ou les petites structures unipersonnelles. La confédération des PME s'inquiète, toutefois, du manque de ressources pour les caisses de sécurité sociale.

Le PS souhaite, de son côté, relancer les emplois tremplins, déjà expérimentés dans plusieurs régions socialistes depuis 2004. Calqués sur le modèle des emplois-jeunes, ces CDI sont des emplois aidés et financés par les régions (jusqu'à 90 % d'un Smic chargé). Et visent à répondre à des besoins non satisfaits des associations (santé, environnement, dépendance, sport, animation...). Objectif de la gauche ? Créer 500 000 postes de ce type. Ces emplois pourraient éventuellement s'étendre au secteur marchand.

Autre parti, autre tendance : les Verts envisagent de créer 500 000 emplois nouveaux dans les écotechnologies : rail, solaire, éolien, métiers du recyclage et des déchets, plan écolo pour le BTP et la construction. « Des emplois locaux, non délocalisables », prévient Dominique Voynet. Dans le secteur des aides à la personne, la candidate écologique souhaite, par ailleurs, « revenir sur la pratique du gré à gré généralisée ».

Licenciements interdits

Plus radicaux, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller proposent l'interdiction des licenciements. A noter également : le PS envisage de conditionner les aides publiques versées aux entreprises à leur comportement et, surtout, de demander le remboursement des subsides publics à celles qui licencient malgré des profits substantiels ou à celles qui délocalisent. Un thème également défendu par le Front national et l'UMP.

Enfin, plusieurs candidats souhaitent une refonte du service public de l'emploi : c'est le cas, par exemple, de Nicolas Sarkozy, qui veut une fusion entre l'ANPE et l'Unedic ; ou encore de la gauche antilibérale, qui milite pour un grand service public et social de l'emploi-formation, regroupant à la fois l'ANPE, l'Unedic, l'Afpa et l'Education nationale.

Auteur

  • A. B.