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Enquête

Consensus autour d'une réforme

Enquête | publié le : 20.03.2007 |

Régimes de base, régimes spéciaux... Tous s'accordent pour dire qu'une réforme s'impose.

L'extrême gauche veut revenir en arrière, en annulant la loi Fillon de 2003 et les mesures Balladur de 1993. Marie-George Buffet et Olivier Besancenot revendiquent le droit à la retraite à taux plein à 60 ans, avec 37,5 années de cotisations. Tous les deux se prononcent pour une prise en compte de la pénibilité. La candidate de la gauche antilibérale fixe à 55 ans la retraite pour les travaux pénibles. Elle préconise, par ailleurs, l'amélioration du droit à la retraite pour les femmes et la validation des périodes de formation au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire.

Choix de l'âge de la retraite

Dans la logique du laisser travailler davantage ceux qui le veulent, la droite revendique la possibilité de reculer son âge de départ en retraite. Tout en maintenant le droit de partir à 60 ans, François Bayrou estime qu'il faut aussi laisser le choix de travailler plus longtemps. Nicolas Sarkozy suggère que les retraités qui le souhaitent puissent travailler à temps partiel pour compléter leur retraite. Par exemple, il propose que les retraités de l'Education nationale puissent encadrer les études surveillées qu'il veut développer dans les établissements scolaires. Il propose, par ailleurs, que les salariés puissent cotiser plus longtemps, au-delà des 40 années de cotisation pour la retraite à taux plein.

Gestion directe de l'Etat

Jean-Marie Le Pen, qui souhaite harmoniser les régimes de retraite en regroupant tous les régimes de base en un seul, géré directement par l'Etat, va plus loin : il préconise le retour à 65 ans de l'âge légal de la retraite après 40 annuités de cotisation et la liberté de travailler au-delà. Les régimes spéciaux font aussi l'objet de propositions de réforme de la part de la droite. Nicolas Sarkozy veut porter leur durée de cotisation de 37,5 années à 40 années. Il s'agit, selon lui, d'une question d'équité et de « pouvoir augmenter les 3 millions de petites retraites ». François Bayrou propose une réforme qui englobera tous les régimes, y compris les régimes spéciaux, et ouvrira la voie à une retraite à la carte « par points », où le montant augmentera avec le temps de cotisation. Les salariés concernés par les régimes spéciaux conserveront ainsi le droit de partir à la retraite à 55 ans, mais les agents pourront choisir eux-mêmes l'âge de leur départ et ainsi bénéficier d'une retraite plus importante s'ils partent plus tard. Jean-Marie Le Pen donne le choix aux régimes spéciaux : soit ils alignent leurs obligations et leurs prestations sur le régime géré par l'Etat, soit ils prévoient un financement spécial, hors fonds publics, pour maintenir leurs spécificités.

Minimum garanti

Pour Ségolène Royal, tous ces points doivent se discuter avec les partenaires sociaux, dans une perspective de sécurisation des retraites. Elle propose d'ouvrir une négociation portant notamment sur « la fixation d'un minimum de pension garantie s'approchant du Smic, la prise en compte du travail pénible et des charges de famille, l'augmentation de l'emploi des seniors, le mode de financement des régimes spéciaux, la remise à niveau du fonds de réserve des retraites ». Jean-Marie Le Pen laisse aux branches le soin de négocier la prise en compte de la pénibilité du travail et des contraintes professionnelles dans le calcul des annuités. Pour François Bayrou, le projet de réforme des retraites est « inéluctable » mais devra être soumis par référendum à l'approbation des Français.

Enfin, Nicolas Sarkozy évoque le travail des seniors. Il estime « contraire au progrès social » d'obliger les personnes de 52 ou 53 ans à partir en préretraite alors qu'elles souhaitent continuer à travailler. M.-P. V.