logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

A quand un Smic à 1 500 euros ?

Enquête | publié le : 20.03.2007 | Marie-Pierre Vega

Pour ou contre le Smic à 1 500 euros brut ? Le clivage gauche-droite est très marqué sur la question des rémunérations. Reste ensuite à éviter les trappes à bas salaires.

Le Smic est actuellement à 1 254,28 euros brut. Ségolène Royal, Marie-George Buffet et Olivier Besancenot veulent tous les trois le porter à 1 500 euros. Dans le détail, le contenu diffère quelque peu. Ségolène Royal propose un Smic à 1 500 euros brut et envisage d'étaler cette augmentation sur cinq ans, à raison de +5 % tous les ans. Afin de tirer vers le haut tous les salaires et éviter que la revalorisation du Smic entraîne un écrasement de la hiérarchie des rémunérations, une conférence nationale sur les salaires, les revenus et la croissance réunissant les partenaires sociaux serait organisée dès juin 2007. Cette conférence sera annuelle. La candidate du PS propose, d'ores et déjà, que les bas salaires et le Smic soient indexés sur « un nouvel indice des prix qui mesurerait mieux la véritable hausse des prix ». En contrepartie, pour que cette augmentation puisse se faire rapidement et sans pénaliser les petites entreprises, elle s'engage à mettre en place un plan massif de formation professionnelle pour accroître la qualification des salariés et rendre, ainsi, les entreprises plus performantes.

1 500 euros net

Marie-George Buffet, elle, s'engage à porter le Smic à 1 500 euros brut, dès l'été 2007, et à aller «rapidement» à 1 500 euros net. Elle est également favorable à la convocation d'une conférence nationale sur les salaires, l'emploi, la qualification et la formation, juste après l'élection, afin de réévaluer tous les salaires « à partir d'une hausse des minima hiérarchiques ». Enfin, Olivier Besancenot veut relever le Smic à 1 500 euros net, et réévaluer tous les salaires de 300 euros net.

Pour Nicolas Sarkozy, une augmentation du seul Smic aboutit à casser l'échelle des salaires. Il se déclare plutôt favorable à une hausse de l'ensemble des salaires, certes, mais en contrepartie d'un accroissement du temps de travail : ceux qui veulent gagner plus doivent travailler plus. Ainsi, selon le calcul du candidat de l'UMP, quatre heures de travail en plus par semaine sans charges permettrait à tout salarié rémunéré au Smic de gagner 1 980 euros net en plus par an, soit 165 euros mensuels net.

Retour aux 39 heures

Jean-Marie Le Pen défend une logique similaire : il veut conserver le Smic horaire à 8,27 euros brut et table sur un retour aux 39 heures, négocié par les partenaires sociaux, pour générer une augmentation du revenu mensuel de 11,42 %, soit un Smic mensuel qui se situerait à 1 397,63 euros brut. Le candidat du Front national se positionne en faveur d'une hausse parallèle de la grille des salaires. Il propose que l'Etat prenne en charge, à hauteur de 200 euros par mois, la part salariale des cotisations sociales pour les salaires allant jusqu'à 1,4 fois le Smic. Selon lui, cette mesure produirait une hausse des bas salaires nets sans répercussion sur le niveau de masse salariale de l'entreprise. Il estime le coût de la mesure à 11,9 milliards d'euros.

Auteur

  • Marie-Pierre Vega