Le couperet est tombé : Airbus a confirmé, le 28 février, aux représentants des salariés les modalités de son plan de restructuration. «Power 8» n'a rien de réjouissant : 10 000 suppressions d'emploi sont envisagées sur quatre ans, dont 50 % chez les sous-traitants. Six sites sur 16 seront «externalisés» : 3 sites, ceux de Méaulte (Somme) en France, de Nordenham, en Allemagne, et de Filton, en Grande-Bretagne, seront cédés à des partenaires. Trois autres sites seront vendus : il s'agit de ceux de Saint-Nazaire ville, et de Varel et Laupheim, en Allemagne.

Par ailleurs, le plan prévoit une réorganisation industrielle. Le futur long courrier, l'A 350, sera assemblé à Toulouse, tandis que l'usine de Hambourg prendra une plus grande part à l'assemblage des appareils de la famille de l'A 320. Ce qui signifie, qu'à terme, le modèle phare tombera dans le giron allemand.

La France serait la plus touchée par «Power 8», avec 4 300 postes supprimés, dont 1 100 au siège de Toulouse. Viennent ensuite l'Allemagne, avec 3 700 emplois, la Grande-Bretagne, avec 1 250 postes, et l'Espagne, avec 450 postes. Seule consolation : « Aucun licenciement sec n'est envisagé à ce stade », précise la direction.

Pour autant, cette promesse n'a guère rassuré les salariés. FO ne décolère pas : « C'est grave, c'est injuste. La France ne sait pas protéger ses industries ». La CGT souhaite une forte mobilisation. « Si on laisse faire «Power 8», c'est la ruine d'Airbus ». De fait, la confédération promet qu'il « y aura des actions spontanées comme à Méaulte et d'autres non spontanées ». Les salariés du site de Méaulte qui emploie 1 300 personnes, se sont mis en grève le 27 février. Le lendemain, environ un millier de salariés se sont rassemblés sur les sites toulousains ainsi qu'à Nantes.