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« Une remobilisation vers le capital humain »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 06.03.2007 | J.-F. R.

E & C : En matière d'outils RH, la fonction publique d'État se rapproche-t-elle du secteur privé ?

B. D. : Elle profite, en tout cas, des bonnes pratiques déployées par les entreprises privées. Elle bénéficie également d'une nouvelle orientation stratégique des intégrateurs et éditeurs de solutions informatiques (pour ceux qui étaient axés essentiellement vers le secteur privé). Ceux-ci ont désormais des offres dirigées vers la fonction publique, ce qui n'était pas le cas auparavant.

Cette percée des outils de GRH dans la fonction publique n'est pas le résultat d'un mimétisme avec le secteur privé. Cela répond à de véritables enjeux. Chacun le sait, la Lolf constitue une véritable révolution dans le principe d'action de la fonction publique. Elle n'est pas neutre pour la fonction RH, au-delà des contraintes budgétaires.

Nous assistons ainsi à une responsabilisation croissante de la chaîne managériale. Les managers expriment de nouveaux besoins, notamment en termes de capacité de motivation des équipes. L'agent, qui était un moyen humain, est dorénavant considéré comme créateur de valeur.

Cette remobilisation vers le capital humain est, à mon sens, la dernière véritable marge de manoeuvre pour des ministères coincés entre les exigences des bénéficiaires et une pression budgétaire de plus en plus lourde.

E & C : Les solutions informatiques répondent-elles à ces enjeux ?

B. D. : Les spécificités de la fonction publique sont maîtrisées par les éditeurs. Il y a aussi toute une série de thématiques RH, auparavant traitées sans outils ou s'appuyant sur des développements spécifiques, qui sont aujourd'hui couvertes par des solutions logicielles du marché. La seule interrogation concerne la capacité d'investissement sur le long terme des éditeurs. Autrement dit, se pose, pour eux, la question de la rentabilité de ce marché et donc de leur volonté de l'accompagner durablement.

E & C : Le noyau SIRH a-t-il du sens ?

B. D. : Il est logique de vouloir construire des référentiels communs entre les différents ministères. Il est également compréhensible que la fonction publique tende vers une harmonisation de ses outils de façon à réduire les coûts et à avoir une meilleure visibilité sur son capital humain. Les équipes SIRH dans les différents ministères vont-elles adhérer à ce chantier ? C'est le défi qui attend la direction générale de l'administration et de la fonction publique.

Auteur

  • J.-F. R.