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Une politique d'informatisation des entretiens individuels

Dossier | publié le : 06.03.2007 | Rodolphe Helderlé

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Une politique d'informatisation des entretiens individuels

Crédit photo Rodolphe Helderlé

Si les systèmes de notation sont informatisés et s'intègrent dans un SIRH, il n'en va pas de même pour les entretiens d'évaluation censés les accompagner.

«Eden» ? C'est le nom de baptême de l'outil informatique en place depuis 2005 au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (Minefi) pour gérer les notations et les évaluations associées.

Depuis la réforme de la notation en 2004, applicable à toute la fonction publique, ce sont les responsables hiérarchiques qui attribuent les notes régissant les vitesses d'avancement pour passer d'un échelon à l'autre. Avant cette date, le manager déterminait simplement une note brute sur papier sans avoir aucune maîtrise des avancements. « Le système était moins transparent », reconnaît Hélène Fauvel, déléguée FO à la Direction générale de la comptabilité publique qui représente un tiers des 54 000 agents du Minefi.

Formalisation

Sur «Eden», les responsables formalisent les synthèses des entretiens d'évaluation passés avec les agents (objectifs obtenus, objectifs assignés sur l'année à venir) et remplissent, sur une grille, les appréciations justifiant la notation. En 2006, sur 19 000 agents de catégorie B évalués, il y a eu une centaine de recours pour contester les notes. Il y en avait moins de 25 lorsque le système était considéré comme « opaque ». « Le système joue sur la responsabilisation des cadres qui peuvent facilement se retrouver dans des situations difficiles lorsqu'ils doivent, par exemple, répartir des quotas d'avancement sur de petites équipes. Il y a eu une détérioration des relations de travail suite à cette réforme », avance Hélène Fauvel.

Rares sont les ministères qui conjuguent l'informatisation de la notation et celle des entretiens d'évaluation associés. Au ministère de la Santé comme au ministère de l'Emploi, qui partagent un même SIRH, seule la notation a été intégrée en 2004 dans l'application. Et encore, ce ne sont pas les cadres qui enregistrent en direct les notes dans le système mais les gestionnaires de corps. Les comptes- rendus d'évaluation, théoriquement associés aux notes, remontent par un circuit papier et n'alimentent en aucun cas le SIRH.

Vers une version web

Un processus qui devrait toutefois évoluer avec la migration de ce SIRH (voir article p. 25) sur une version web de PeopleSoft-Oracle. Le module «e-performance» de cet éditeur devrait permettre aux cadres de gérer les notations, les primes et les évaluations d'objectifs. « L'informatisation des entretiens permettrait de consolider rapidement les informations utiles à la définition et au suivi de la gestion des RH », souligne Alix Comoy, adjointe au chef de bureau de la gestion prévisionnelle, de l'évaluation et de la formation du ministère de l'Emploi. Ce ministère compte d'ailleurs jouer les pilotes pour expérimenter la possibilité de supprimer la notation. L'idée étant d'asseoir les évolutions de carrières uniquement sur la base d'un entretien professionnel. Un amendement voté dans le cadre de la Loi de modernisation de la fonction publique, adoptée le 23 janvier dernier, introduit, en effet, que la fonction publique d'Etat puisse en 2007, 2008 et 2009 expérimenter la pratique d'un seul «entretien professionnel pour apprécier la valeur professionnelle des fonctionnaires».

Si cette pratique venait à se généraliser, l'informatisation à la source de la saisie des comptes-rendus d'entretien prendrait alors tout son sens.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé