Le départ en retraite des baby-boomers va-t-il permettre de réduire le chômage ? C'est à cette question qu'a tenté de répondre l'Institut national d'études démographiques (Ined).

Force est de constater que les différents pays européens ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, la France, où le baby-boom a été très important et où la fécondité depuis 1980 est relativement plus élevée qu'ailleurs, le volume des départs en retraite des baby-boomers devrait correspondre à peu près à celui des entrées des jeunes sur le marché du travail. A l'inverse, en Allemagne ou en Italie, où le baby-boom a été modeste et où la fécondité était très basse dans les dernières décennies du XXe siècle, le rapport entre les effectifs des 20-24 ans et celui des 60-64 ans est négatif.

Plus généralement, Alain Monnier, auteur de l'étude, note que, dans tous les pays, le nombre de jeunes atteignant l'âge d'être en activité va, dans les prochaines décennies, devenir inférieur à celui des personnes atteignant l'âge de cessation d'activité. Ce peut être une condition favorable à une réduction du chômage, mais ce n'est pas sûr.

En effet, en France, « les stratégies des entreprises du secteur privé, comme les orientations relatives à la gestion du personnel du public, tendent à ne pas procéder au remplacement systématique des départs en retraite. D'autre part, il n'y a pas nécessairement adéquation entre les caractéristiques des emplois », en termes, notamment, de niveau de qualification ou de localisation géographique. Pire, l'ampleur de l'écart entre entrants et sortants (autour de -40 % en Allemagne et en Italie) pourrait se révéler un handicap, surtout en l'absence de migrations de jeunes générations d'autres pays.

C. L.