logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

Le CNE, un an après

L'actualité | publié le : 27.02.2007 | Céline Lacourcelle

Pour la deuxième fois, la Dares et l'Acoss ont étudié le devenir des contrats nouvelles embauches, signés en mai 2006 et en octobre 2005. Six mois après leur embauche, la majorité des salariés sont toujours en place mais très peu en CDI.

Six salariés sur dix recrutés en contrat nouvelles embauches (CNE) en mai 2006 travaillent encore dans l'entreprise six mois après leur embauche, selon une étude de la Dares, publiée le 20 février dernier. Ce taux de maintien dans l'emploi est plus faible que celui des embauches réalisées en octobre 2005, période ayant également fait l'objet d'une enquête de la part des services statistiques du ministère de l'Emploi. Ainsi, six mois après cette date, 70 % des salariés recrutés en CNE, dispositif mis en place en août 2005 pour les entreprises ou associations d'au plus 20 salariés, sont toujours dans l'entreprise. Ils sont cinq sur dix à y être présents un an après.

Nombreuses démissions

Cet écart entre 2005 et 2006 s'explique, selon la Dares, par des démissions plus nombreuses après mai 2006. Durant les six premiers mois de leur embauche, 24 % des salariés ont démissionné, contre 14 % de ceux recrutés en octobre 2005. Par ailleurs, un salarié sur dix embauché en mai, comme en octobre, a quitté l'entreprise sur une décision unilatérale de l'employeur, et 5 % suite à une décision commune des deux parties.

Pour autant, la transformation d'un CNE en CDI est rare dans les six premiers mois de présence. C'est, en effet, le cas de seulement 1 % des CNE signés en mai 2006. L'étude relève que cette transformation en CDI est plus courante pour les CDD de plus d'un mois. Elle concerne un salarié sur dix. Côté intérimaires, 14 % de ceux ayant débuté une mission de plus d'un mois en mai 2006 ont été embauchés par l'entreprise, en CDI dans 7 % des cas et en CNE dans 4 % des cas. Pourquoi si peu de contrats durables ? Est-ce l'inadéquation du profil du salarié au poste ou l'insuffisance du salarié ? Ces motifs sont cités par presque la moitié des employeurs ayant pris l'initiative de la rupture. Un employeur sur cinq mentionne aussi le ralentissement de son activité.

Barrière des six mois

Dans la première vague des embauchés en CNE, l'enquête note qu'un sur quatre a démissionné dans les douze mois qui ont suivi son contrat. Côté employeur, les ruptures sont moins fréquentes entre le sixième et le douzième mois. L'employeur ayant eu le temps de tester le salarié. Pour les CNE, comme pour les CDI, 4 % des ruptures à l'initiative de l'employeur entre le sixième et le douzième mois ont donné lieu à un recours en justice.

Par ailleurs, lorsque le CNE a été rompu après six mois d'exercice, au moins une personne a été embauchée pour le remplacer dans 45 % des cas. Pour moins d'un remplacement sur deux, l'employeur a utilisé de nouveau le CNE, et le CDI dans 33 % des cas. Les trois quarts de ces employeurs déclarent, ainsi, faire le choix de ce contrat de travail pour limiter les risques en cas de ralentissement d'activité. Tester plus longtemps les compétences d'une personne et la simplicité administrative de la rupture sont les autres arguments avancés.

Auteur

  • Céline Lacourcelle