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Enquête

Coup de pouce aux faibles salaires féminins

Enquête | publié le : 27.02.2007 | S. F.

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Coup de pouce aux faibles salaires féminins

Crédit photo S. F.

En 2007, la direction de la filiale française du groupe Barclays a décidé d'allouer 1,2 % d'augmentation générale supplémentaire aux femmes dont le salaire annuel ne dépasse pas 27 000 euros.

Pour 2007, l'accord salarial signé par tous les partenaires sociaux de Barclays France prévoit des augmentations générales dégressives en fonction du salaire : +2,3 % pour les salaires inférieurs à 30 000 euros annuels, +1,4 % entre 30 000 et 40 000 euros, + 1,1 % de 40 000 à 55 000 euros. Et un coup de pouce supplémentaire de 1,2 % pour les femmes dont la rémunération est inférieure à 27 000 euros. Soit 150 bénéficiaires sur les 1 500 salariés que compte l'entreprise.

Pour Laurence Peyraut-Bertier, directrice marketing, Internet et communication, et «championne» de l'égalité hommes/femmes au sein de la banque, ce rattrapage salarial se justifiait par l'existence d'écarts de rémunération à poste égal, « équivalents à ceux que l'on observe habituellement dans notre secteur ».

Label égalité

Plus que la loi sur l'égalité salariale, c'est la volonté d'obtenir, cette année, le label égalité qui a motivé la démarche de la direction. Même si cette démarche a pu être jugée discriminatoire en interne, cela n'ébranle pas Laurence Peyraut-Bertier : « Si un de mes collègues souhaite soutenir un projet visant à la progression des hommes dans l'entreprise, je n'y vois pas d'inconvénient, mais j'estime qu'il y a urgence pour les femmes. »

« Lorsque j'ai intégré la Barclays, voilà quatre ans, je me suis aperçue que j'étais la première et la seule femme figurant parmi les 10 membres du comex, poursuit-elle. En examinant de plus près le rapport social, il m'est apparu que si les femmes représentaient 50 % de l'effectif total, elles n'étaient plus que 30 % parmi les managers et 20 % au niveau de l'encadrement supérieur. J'ai alors proposé au directeur général d'engager une démarche visant à faire progresser les femmes dans l'organisation. »

Six thèmes d'action

Fin 2005, elle réunit des groupes de travail (mixtes), qui font émerger 6 grands thèmes d'action : l'accompagnement du congé maternité (il est, par exemple, décidé que les femmes concernées sortent des effectifs de leur manager, et sont gérées directement par la DRH, qui s'assure qu'elles bénéficient des augmentations et bonus qu'elles méritent) ; la création d'un programme de «mentoring», destiné à aider les bénéficiaires (cadres supérieures pour commencer) à faire le point sur leur carrière et développer leur réseau ; l'instauration d'un dispositif de détection et de suivi des femmes à haut potentiel ; la mise en place d'une conciergerie ; la promotion du travail à distance en cas d'enfant ou de parent malade, ainsi que les déjeuners «Vis ma vie», où, chaque mois, un membre du comex vient écouter un groupe de 10 femmes évoquer leurs conditions de travail.

Des représentants du personnel impliqués

Avec l'accord salarial, les représentants du personnel sont, pour la première fois, impliqués dans la démarche d'égalité professionnelle : « Jusqu'à présent, les partenaires sociaux comme la DRH n'étaient pas très à l'aise avec le sujet, justifie Laurence Peyraut-Bertier. Mais, que ce soit pour obtenir le label ou inscrire notre projet dans la durée, nous ne pouvons plus faire l'impasse sur la négociation. » Ce qui ne devrait pas poser de problème particulier. « Tant les syndicats que les salariés ont accueilli très positivement les mesures de rattrapage salarial pour les femmes », assure Philippe Dartis, délégué syndical national SNB.

Barclays France

> Effectifs : 1500 salariés, dont 50 % de femmes.

> Clientèle : 150 000 clients, particuliers aisés, et entreprises.

> Produit net bancaire 2005 : 200 millions d'euros.¤

Auteur

  • S. F.