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Les Pratiques

Du sport au bureau pour réduire les frais de mutuelle

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 20.02.2007 | Didier Burg, à Amsterdam

La santé au travail est une préoccupation grandissante des patrons néerlandais. Moins d'absence, moins de primes à payer aux mutuelles, le sport devient source de bénéfices.

Le sport rapporte aux entreprises. Pas uniquement via le financement d'opérations de sponsoring, mais en incitant leurs salariés à se bouger au travail. Davantage de sport, moins de dépenses : des entreprises néerlandaises ont déjà fait leurs comptes. Un poste d'économies a priori non négligeable, au point de voir pousser les salles de sport comme des champignons sur les lieux de travail. Aux Pays-Bas, quelque 200 à 250 entreprises en proposent : des cours de gym en tout genre ainsi que des consultations de kiné, de masseurs et autres spécialistes de manipulations salvatrices.

Moins d'absentéisme

Précurseur dans le domaine, le groupe bancaire ABN Amro a construit sa première salle de gym il y a six ans. Aujourd'hui, la banque compte sept complexes sportifs répartis dans ses principaux sites. Sans compter les kinésithérapeutes et les rééducateurs physiques à disposition des salariés. « Trois raisons principales nous ont poussés à mettre en oeuvre cette politique : améliorer la santé de nos collaborateurs, réduire l'absentéisme et proposer des traitements aux salariés souffrant d'affections spécifiques, comme les maux de dos », indique un porte-parole de l'établissement, basé à Amsterdam. Une stratégie gagnante, comme l'atteste la poursuite de l'expérience.

Même si la banque reste discrète sur la baisse de son taux d'absentéisme, un autre poste de frais a nettement diminué. Sa compagnie d'assurances Zilveren Kruis, prenant en charge la mutuelle santé des salariés, a, en effet, revu ses primes à la baisse. Sans compter que cet assureur a aussi décidé de prendre en charge une partie des frais d'exploitation de la salle de sport.

Moins sensible au stress

Pour l'organisme de recherche TNO, auteur d'une étude sur le sujet, les entreprises ont tout à gagner à inciter au sport. Une chute sensible du nombre des arrêts maladie des salariés sportifs et de leur durée entraîne une amélioration de la productivité. Sur une période de quatre ans, le sportif s'absenterait, ainsi, vingt jours de moins que son collègue sédentaire. Il serait aussi moins atteint par le stress, et il récupérerait plus vite en cas de maladie.

En termes moins quantifiables, il apparaît aussi que les entreprises promouvant l'activité physique bénéficient d'une meilleure image. D'une part, davantage de candidats les sollicitent spontanément pour un emploi, de l'autre, ces entreprises ont moins de mal à recruter que les autres.

Au niveau macroéconomique, TNO estime que le manque d'activité physique est responsable du décès de 4 % des Néerlandais chaque année, soit 5 000 personnes. Au contraire, ceux qui pratiquent un sport vivraient en moyenne un an de plus que les autres. La balle est, ici, dans le camp des patrons, y compris pour sauver la sécu.

Auteur

  • Didier Burg, à Amsterdam