Tout le monde a eu, à un moment ou à un autre de sa carrière, l'occasion de participer à un stage afin d'entretenir ses compétences ou de s'adapter à l'évolution des pratiques professionnelles. L'omniprésence des questions de formation professionnelle ne les rend pas, pour autant, beaucoup plus claires. En dépit du poids économique considérable du secteur - à titre indicatif, en 2003, plus de 40 000 entreprises ont formé près de 10 millions de personnes -, peu d'investigations sérieuses et d'ampleur permettent d'apprécier la pertinence de cet énorme déploiement de ressources. Tout semble parfois se dérouler comme si la finalité de la formation professionnelle n'était pas tant de former que de pousser à sa consommation.

Le système de formation professionnelle continue a connu une reconfiguration récente, dont l'objectif était de représenter une véritable alternative à la formation initiale, trustée par l'éducation nationale, et d'offrir, ainsi, une seconde chance aux personnes sorties de ce système sans réelle qualification professionnelle. Le rapprochement entre la formation et les domaines professionnels qui en résulte devrait, notamment, permettre à la formation de devenir le levier principal des changements inévitables des structures d'emploi et du fonctionnement du marché du travail, à condition que cette réforme ne profite pas, à nouveau, qu'aux plus qualifiés.

La question de savoir s'il s'agit d'une rénovation ou d'une fuite en avant reste, pour l'instant, en suspens et dépendra du pragmatisme et de la sagesse des acteurs. Une analyse rigoureuse de la situation de la formation en France, de ses moyens et de ses enjeux, par un spécialiste dans ce domaine.