Le 29 janvier dernier, la direction de la compagnie aérienne British Airways (BA) et le syndicat TGWU (Transport & General Workers Union), qui représente 10 500 des 14 000 personnels de cabine de BA, sont finalement parvenus à trouver un terrain d'entente. Après plus de 120 heures de négociations et la menace d'une série de trois grèves de 72 heures, les deux parties se sont entendu sur un assouplissement de la politique en matière de congés maladie et une augmentation des salaires.

Les congés maladie étaient devenus source d'un contentieux permanent. Les personnels de cabine se plaignaient qu'une mesure, introduite il y a dix-huit mois, les contraignait à se rendre à leur travail même malades. De son côté, la direction de BA indiquait que les personnels de cabine prenaient en moyenne 22 jours d'arrêt maladie par an, avant la prise de fonctions de Willie Walsh, le nouveau patron, depuis octobre 2005 ; ce nombre était tombé à 12 jours depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle politique en la matière. Un chiffre qui restait largement supérieur à la moyenne de 7 jours en vigueur au Royaume-Uni.

Après la négociation, BA, qui a maintenu le nombre de jours d'arrêt maladie à 12, a cependant accepté une partie des propositions syndicales. Dorénavant, les rhumes, ou encore les grippes affectant l'appareil auditif, le système digestif, ainsi que les actes chirurgicaux ou les suites de fractures seraient exclus de l'historique des maladies du personnel de l'équipage. En retour, les syndicats ont accepté que le nombre de responsables de cabine au sein des plus gros avions de la compagnie soit réduit de 4 à 3.

Dans la même négociation, le syndicat T & G a obtenu une augmentation de salaire de 4,6 % cette année, supérieure de 0,2 point à l'inflation. Une hausse égale à l'inflation sera également appliquée l'an prochain. La direction de la compagnie a également accepté de réduire les disparités entre les deux grilles de salaires du personnel de cabine, celle mise en vigueur en 1997 et la précédente. Les personnels de cabine des vols long courrier ayant rejoint la compagnie après 1997 gagnaient, en effet, un salaire brut de base (23 885 euros) par an, inférieur de 15 % à celui des personnels engagés avant cette date (39 434 euros).

Pour BA, l'accord conclu le 29 janvier lui assure aussi le soutien de T & G au plan de refinancement de son fonds de retraite, en déficit de 3,2 milliards d'euros. Après la première grève, le manque à gagner en termes de chiffre d'affaires de la compagnie est estimé à 80 millions de livres sterling (121 millions d'euros) sur son exercice trimestriel en cours.