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« Pour un grand service public interministériel de santé au travail »

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 13.02.2007 | Jean-François Rio

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« Pour un grand service public interministériel de santé au travail »

Crédit photo Jean-François Rio

E & C : La Fnath interpelle les candidats à l'élection présidentielle. Quelles sont vos revendications en matière de santé au travail ?

M. R. : Nous proposons aux candidats un «contrat citoyen avec les accidentés de la vie», qui se décline autour de six mesures prioritaires - «la prévention au coeur de la vie ; l'accès universel à des soins de qualité ; prévenir et réparer les risques professionnels ; un revenu d'existence décent ; l'égalité, l'accès à tout, la citoyenneté pour les personnes handicapées ; un nouveau contrat social participatif» - étayées par 35 engagements. Concernant la santé au travail, nous plaidons pour la création d'un grand service public interministériel qui coordonnerait la politique de santé au travail, assurant ainsi l'indépendance et l'efficacité de l'évaluation des risques et de la veille sanitaire. Il faut replacer la santé au travail au centre des préoccupations de l'Etat. Elle doit, par ailleurs, nourrir les débats parlementaires avec le concours de la société civile.

E & C : Alors que la réforme de la branche AT-MP (2) est en marche, quelles sont vos priorités ?

M. R. : Nous avons eu l'occasion de nous exprimer devant les négociateurs. Nous nous sommes prononcés pour une réparation intégrale des victimes du travail ainsi que pour une véritable réinsertion professionnelle de ces personnes. L'argument choc du coût de la réparation intégrale nous paraît infondé, car la sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles est supportée par la collectivité. Elle pèse sur les prélèvements obligatoires. Sur la tarification des AT-MP, nous souhaitons introduire le principe du «pollueur-payeur». En outre, nous appelons de nos voeux la mise en place d'une politique d'amélioration des conditions de travail dans les entreprises, en particulier dans les TPE. Enfin, il faut trouver un moyen de réparer la pénibilité au travail.

(1) La Fnath, association des accidentés de la vie, reconnue d'utilité publique, revendique près de 200 000 adhérents et 20 000 bénévoles.

(2) Accidents du travail-maladies professionnelles.

Auteur

  • Jean-François Rio