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L'actualité

Le DIF commence à casser les habitudes

L'actualité | publié le : 13.02.2007 | L. G.

Le Droit individuel à la formation (DIF) se développe dans les petites entreprises et profite aux ouvriers, d'après la première édition du «Baromètre DIF» du Garf et de la FFP.

Le DIF démocratise-t-il l'accès à la formation ? Le premier «Baromètre DIF», mis en place par le Garf (Groupement des acteurs et responsables de formation en entreprise) et la FFP (Fédération de la formation professionnelle), présenté le 8 février dernier, apporte des premières réponses à cette question centrale ; 200 des 600 entreprises adhérentes du Garf et 100 des 300 adhérents de la FFP ont répondu lors de cette enquête menée en décembre 2006.

35 % d'ouvriers et d'employés

Parmi les entreprises Garf interrogées, 90 % ont reçu des demandes de DIF de leurs salariés. Pour celles de 2 000 à 5 000 salariés, on compte en moyenne 100 demandes de DIF ; 35 % des demandes proviennent des ouvriers et des employés, et 37 %, des cadres (encadrants ou techniques).

Les trois quarts des entreprises interrogées déclarent n'avoir refusé aucune demande. Les motifs de refus sont : l'absence de cohérence par rapport aux objectifs de l'entreprise ; la durée et le budget du DIF demandé. Les formations les plus demandées sont les langues (35 %), l'informatique/bureautique (16 %), et les spécifiques métier (16 %).

Les départs en DIF s'effectuent pratiquement à égalité sur le temps de travail (48 %) et en dehors du temps de travail (44 %). Le secteur banque/finance/assurance accepte les DIF majoritairement sur le temps de travail. A l'inverse, l'industrie accepte des DIF majoritairement en dehors du temps de travail. Au final, 41 % des responsables de formation estiment que le DIF complique la gestion de la formation, mais le même taux estime que « le DIF a rendu leurs collaborateurs acteurs de leur formation ». Seuls 23 % d'entre eux jugent que le DIF a augmenté les budgets de formation.

39 % de PME de moins de 100 salariés

Du côté des prestataires de formation FFP interrogés, 39 % des DIF proviennent d'entreprises de moins de 100 salariés, et plus de 45 % concernent les ouvriers et les employés ; 55 % des organismes interrogés ont créé de nouvelles formations, et 3 % ont étendu leurs plages horaires. Points noirs : l'augmentation de la charge de travail administrative (55 % des organismes) et la complexification de la planification des formations (35 %).

Entreprises, prestataires de formation : les deux angles de vue sur le DIF ont donc tendance à se rejoindre, et on peut penser que ce droit nouveau commence à casser les vieilles habitudes. Pour autant, son impact définitif n'est pas certain. Car l'absence d'enquête sur la nature de l'initiative (celle du «salarié-acteur» ou celle de l'employeur pour consommer les compteurs), et sur le recours au financement externe via le 0,5 % professionnalisation des Opca (très utilisé, mais qui risque de se tarir) laisse encore trop de zones d'ombre.

Auteur

  • L. G.