Le Droit individuel à la formation (DIF) se développe dans les petites entreprises et profite aux ouvriers, d'après la première édition du «Baromètre DIF» du Garf et de la FFP.
Le DIF démocratise-t-il l'accès à la formation ? Le premier «Baromètre DIF», mis en place par le Garf (Groupement des acteurs et responsables de formation en entreprise) et la FFP (Fédération de la formation professionnelle), présenté le 8 février dernier, apporte des premières réponses à cette question centrale ; 200 des 600 entreprises adhérentes du Garf et 100 des 300 adhérents de la FFP ont répondu lors de cette enquête menée en décembre 2006.
Parmi les entreprises Garf interrogées, 90 % ont reçu des demandes de DIF de leurs salariés. Pour celles de 2 000 à 5 000 salariés, on compte en moyenne 100 demandes de DIF ; 35 % des demandes proviennent des ouvriers et des employés, et 37 %, des cadres (encadrants ou techniques).
Les trois quarts des entreprises interrogées déclarent n'avoir refusé aucune demande. Les motifs de refus sont : l'absence de cohérence par rapport aux objectifs de l'entreprise ; la durée et le budget du DIF demandé. Les formations les plus demandées sont les langues (35 %), l'informatique/bureautique (16 %), et les spécifiques métier (16 %).
Les départs en DIF s'effectuent pratiquement à égalité sur le temps de travail (48 %) et en dehors du temps de travail (44 %). Le secteur banque/finance/assurance accepte les DIF majoritairement sur le temps de travail. A l'inverse, l'industrie accepte des DIF majoritairement en dehors du temps de travail. Au final, 41 % des responsables de formation estiment que le DIF complique la gestion de la formation, mais le même taux estime que « le DIF a rendu leurs collaborateurs acteurs de leur formation ». Seuls 23 % d'entre eux jugent que le DIF a augmenté les budgets de formation.
Du côté des prestataires de formation FFP interrogés, 39 % des DIF proviennent d'entreprises de moins de 100 salariés, et plus de 45 % concernent les ouvriers et les employés ; 55 % des organismes interrogés ont créé de nouvelles formations, et 3 % ont étendu leurs plages horaires. Points noirs : l'augmentation de la charge de travail administrative (55 % des organismes) et la complexification de la planification des formations (35 %).
Entreprises, prestataires de formation : les deux angles de vue sur le DIF ont donc tendance à se rejoindre, et on peut penser que ce droit nouveau commence à casser les vieilles habitudes. Pour autant, son impact définitif n'est pas certain. Car l'absence d'enquête sur la nature de l'initiative (celle du «salarié-acteur» ou celle de l'employeur pour consommer les compteurs), et sur le recours au financement externe via le 0,5 % professionnalisation des Opca (très utilisé, mais qui risque de se tarir) laisse encore trop de zones d'ombre.