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Enquête

« Beaucoup de DRH ignorent encore la nouvelle loi »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 13.02.2007 | L. G.

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« Beaucoup de DRH ignorent encore la nouvelle loi »

Crédit photo L. G.

E & C : L'insertion professionnelle des personnes handicapées est-elle devenue un enjeu mieux compris des entreprises ?

V. T. : Depuis 1991, date de création de notre cabinet- conseil en RH, dont 70 % de l'activité porte sur le développement de politiques d'emploi des personnes handicapées, les choses ont quand même bougé. Le fait que le président de la République en fasse, en 2002, une priorité de son quinquennat ; l'année européenne du handicap, en 2003 ; les questionnements autour de l'entreprise citoyenne, du développement durable et de la diversité ; les débats sur les conditions de travail et la pénibilité... Tout cet environnement politique et juridique a été favorable à une meilleure prise en compte de cette thématique par les entreprises. Les mentalités ont bien évolué en dix ans. Un indice en témoigne : nos interlocuteurs, surtout dans les grands comptes, sont davantage au fait du sujet, techniquement pointus, habitués à la conduite de projet RH.

E & C : Ces grandes entreprises, qui ont des logistiques RH, prennent-elles la mesure de la nouvelle loi ?

V. T. : Clairement, il y a une prise de conscience : de nombreuses entreprises nous sollicitent aujourd'hui pour penser et concrétiser une démarche volontariste sur le sujet.

Mais, il me semble que de nombreux DRH n'ont pas pris toute la mesure de cette nouvelle loi. J'ai peur que, parfois, le service le mieux informé sur la question soit celui qui calcule les pénalités dues, suite aux sanctions financières renforcées de la nouvelle loi, ou celui des affaires sociales, qui, compte tenu de la loi, se doit d'aborder le sujet dans le cadre des négociations annuelles obligatoires...

Les entreprises qui réagissent actuellement sont souvent celles qui avaient déjà une politique handicap, soit au travers d'un accord signé avec leurs partenaires sociaux, soit au travers d'une convention avec l'Agefiph.

E & C : Qu'en sera-t-il pour les plus petites entreprises ?

V. T. : Paradoxalement, les plus petites entreprises emploient des personnes handicapées : 50 % de leur placement se font dans les entreprises de moins de 20 salariés. Cela étant, les fédérations patronales ont fait passer beaucoup d'informations sur la nouvelle loi. C'était nécessaire, il faudra certainement continuer. D'autant plus que la sanction financière n'est qu'un aspect de la loi. Au-delà du respect des 6 % de personnes handicapées dans l'effectif, elle pousse les entreprises à répondre aussi aux obligations d'accessibilité des personnes handicapées et à leur égalité de chances dans la vie professionnelle. C'est un enjeu d'importance.

Auteur

  • L. G.