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Les Pratiques

Plan anti-tabac chez Getrag Ford Transmissions

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 06.02.2007 | Claude Mandraut

L'obligation légale n'a pas été l'élément déterminant pour que Getrag Ford Transmissions s'attaque à la cigarette. L'entreprise avait engagé une démarche antitabac bien en amont.

Les salariés fumeurs de Getrag Ford Transmissions ne devraient pas subir l'arrêt du tabac dans les entreprises, effective depuis le 1er février, comme une punition. L'entreprise, qui emploie près de 1 000 salariés à Blanquefort (Gironde), où sont assemblées des boîtes de vitesse, a cherché à sensibiliser son personnel bien en amont de la nouvelle réglementation, sachant que 30 % des effectifs sont des fumeurs. Déjà, les bureaux étaient «sans tabac». Le restaurant était, lui aussi, non-fumeur, mais la cigarette n'était pas interdite dans les espaces cafétéria ni dans les ateliers où étaient disposés des cendriers. L'objectif de la direction était, avant tout, de protéger les non-fumeurs sans traumatiser les fumeurs et de faire cesser les différences de traitement entre les bureaux et les chaînes d'assemblage.

Sensibilisation

Dès le mois de septembre 2006, une campagne d'information a été décidée. En octobre, un questionnaire a été distribué aux salariés pour connaître leurs attentes ; 221 formulaires ont été remplis, la moitié des réponses émanant de fumeurs. Globalement, 80,5 % des salariés demandaient à être sensibilisés et informés ; 77,8 % considéraient nécessaire l'aide au sevrage tabagique. Plus de 30 % des fumeurs qui ont répondu déclaraient vouloir arrêter le tabac dans le mois qui suivait ; 25 % se donnaient un délai de six mois.

Parallèlement, un comité de pilotage, animé par le médecin du travail, a été constitué. Se réunissant tous les deux mois, il informe le CE et le CHSCT des avancées de l'opération. Au niveau de la direction, outre le médecin du travail, à l'origine de cette initiative, les services juridique, qualité, communication et la DRH sont impliqués. Pour aider les salariés, des affiches sont placardées dans l'entreprise, des films de prévention sont diffusés et de la documentation est mise à leur disposition.

Soutien

Fin novembre, une lettre a été glissée dans l'enveloppe du bulletin de salaire pour inviter les familles à soutenir les fumeurs chez eux dans leur sevrage. Le médecin du travail et l'infirmière offrent une écoute spécifique. Des consultations avec un tabacologue sont proposées, depuis décembre, à ceux qui le désirent, au rythme qui leur convient ; 32 hommes et 4 femmes ont souhaité être suivis. Point fort, les substituts nicotiniques sont remboursés à hauteur de 50 % dans la limite de 100 euros par personne, mesure qui concerne aussi les ayants droit. « Nous n'avons pas fixé de limites budgétaires, cela se fait en fonction de la demande. C'est un problème de santé publique et de sécurité », précise le Dr Sylvie Delmas Maina, médecin du travail. Dès le 1er janvier, 60 salariés ont arrêté de fumer. Pour la direction de Getrag Ford Transmissions, le 1er février n'est qu'une étape dans la lutte contre le tabac.

Auteur

  • Claude Mandraut