«Pourquoi pas une sieste au travail ? La question ne doit pas être taboue. » Lors du lancement du «Programme d'actions sur le sommeil», le 29 janvier dernier, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a proposé d'expérimenter la sieste au bureau « avec des entreprises volontaires ». « Une sieste courte est bénéfique pour la vigilance et la sécurité au travail », a souligné le ministre. Lequel prend appui sur les rares entreprises qui ont officiellement autorisé la fameuse sieste réparatrice de quinze minutes, censée donner un coup de fouet à la performance.

Xavier Bertrand souhaite, en tout cas, récupérer des données sur cette pratique, sur la manière dont elle est acceptée par les entreprises et perçue par les salariés, sur ses résultats concrets en termes de santé publique et d'organisation du travail. « Si elle est concluante, a-t-il expliqué, je n'hésiterai pas à promouvoir ce concept. »

Selon les résultats d'une enquête TNS Healthcare pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance, 1 Français sur 3 - soit près de 20 millions de personnes, déclare souffrir d'un trouble du sommeil. En outre, 56 % des sondés qui reconnaissent avoir un mauvais sommeil constatent « un impact sur leur vie professionnelle » : 45 % disent avoir « moins d'énergie et de dynamisme » ; 29 %, « des difficultés à se concentrer » et déclarent « faire davantage d'erreurs ». En outre, d'après un sondage réalisé par le site emploi Monster, 27 % des Français reconnaissent piquer du nez au bureau.