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L'actualité

Quels chiffres faut-il retenir ?

L'actualité | publié le : 06.02.2007 | A. B.

Départs à la retraite, contrats aidés, créations d'emploi... Plusieurs raisons expliquent la baisse du chômage. Mais le comptage des chiffres de cette embellie provoque une polémique.

L'annonce du taux de chômage de décembre dernier, à quelques mois de la présidentielle, a relancé la polémique. Selon les données fournies par l'ANPE et la Dares, le recul du chômage s'est poursuivi en décembre 2006. En fin de mois, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1 s'élève à 2 092 000 personnes, soit 20 300 chômeurs de moins qu'en novembre. Le taux de chômage au sens du BIT s'établissant à 8,6 %, contre 9,6 % en décembre 2005. Un satisfecit évident pour le gouvernement.

Chômeurs non comptabilisés

Mais, ces résultats sont contestés par certains syndicats et associations, dont le collectif «Les autres chiffres du chômage» (ACDC). Le chiffre de 2 092 000 personnes renvoie aux chômeurs de catégorie 1, qui comprend celles à la recherche d'un CDI et immédiatement disponibles. Ainsi, ne sont pas prises en compte les personnes qui effectuent une activité réduite de moins de 78 heures par mois, ni les quelque 416 000 dispensés de recherche d'emploi, essentiellement les chômeurs de plus de 55 ans ou âgés de 57,5 ans. Ou encore ceux qui sont inscrits en formation, ou qui bénéficient d'un emploi aidé. Ces deux catégories connaissent, en fait, une forte augmentation de leurs effectifs. Près de 400 000 personnes sont concernées, à la fin de novembre 2006 : respectivement + 5 % et + 47 % sur un an.

Le gouvernement a dénoncé les « polémiques stériles », indiquant que le bon baromètre est bien celui du BIT, le seul permettant de faire des comparaisons internationales.

400 000 cotisants supplémentaires

Au-delà des querelles partisanes, quelles sont les raisons de cette amélioration ? Tout d'abord, le chiffre de créations d'emploi est incontestable : depuis la fin 2004, ce sont 400 000 cotisants supplémentaires qui sont recensés à l'Acoss (qui recueille les cotisations sociales). Les secteurs du bâtiment et des services jouant les locomotives. Les métiers des services à la personne connaissent aussi un bon démarrage.

La démographie explique également cette embellie. De fait, la croissance de la population active a été de 29 000 personnes en 2006, contre 67 000 en 2005. Il y a donc moins d'entrants sur le marché du travail. Le phénomène était prévisible, mais la réforme Fillon sur les retraites, en 2003, a accéléré la tendance en permettant aux salariés ayant démarré leur carrière très jeunes de percevoir la quasi-totalité de leur retraite avant 60 ans.

Enfin, le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale recueille aussi les fruits de sa politique : en réactivant le traitement social du chômage, Jean-Louis Borloo a relancé l'emploi aidé, via les contrats d'avenir, les Civis, les CAE (contrats d'accompagnement dans l'emploi) ou les CIE (contrats initiative emploi)... ; 190 000 personnes bénéficiaient, en décembre dernier, d'un contrat subventionné par l'Etat. Des «chômeurs» non répertoriés actuellement dans les statistiques.

Auteur

  • A. B.