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Enquête

« Le chef d'entreprise est tenu de prévenir les risques psychosociaux »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 06.02.2007 | G. L. N.

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« Le chef d'entreprise est tenu de prévenir les risques psychosociaux »

Crédit photo G. L. N.

E & C : L'INRS a tenu un colloque national sur les risques psychosociaux, le 2 février dernier. Y a-t-il, selon vous, nécessité d'une prise en compte plus forte de ces problèmes dans les entreprises ?

D. C. : Ce colloque vise, en effet, à partager des bonnes pratiques et des savoir-faire dans ce domaine. La prise en compte est encore faible, même s'il devient possible de sensibiliser les chefs d'entreprise, qui doivent prévenir les risques professionnels, y compris psychosociaux. La difficulté est que le stress n'est pas une maladie, et que certains employeurs préfèrent rester dans le déni concernant la responsabilité de l'entreprise.

On peut, pourtant, démontrer qu'un stress chronique a des conséquences importantes pour la santé. De leur côté, les partenaires sociaux ne sont pas toujours conscients des enjeux et ne se positionnent pas tous clairement.

E & C : Pourtant, on voit apparaître de plus en plus de formations à la gestion du stress, y compris en ligne, de massages sur le lieu de travail, d'aides à la relaxation...

D. C. : C'est une tendance naturelle de l'entreprise que de répondre par des pratiques centrées sur les seuls individus, qui deviennent responsables de leur stress et doivent le maîtriser. C'est plus simple, les prestataires et les formations existent.

D'autre part, on note une tendance générale à l'individualisation dans les entreprises : la mode du coaching, l'image du décideur, y compris politique, qui fait son footing et affronte tout seul la pression... Mais les programmes, qui prétendent armer les individus contre les effets d'un stress jugé inévitable, font l'impasse sur les causes. Ce fatalisme est souvent partagé par les salariés.

E & C : L'INRS, avec les Cram et les Aract notamment, propose, quant à lui, une démarche collective de prévention...

D. C. : En effet, quand on comprend que l'état de stress chronique est essentiellement dû à la perception d'un déséquilibre entre l'action ou les objectifs exigés et les ressources allouées, on est prêt à s'interroger sur le fonctionnement de l'entreprise.

Nous proposons d'abord une démarche collective d'évaluation des risques : un chef d'entreprise ne prendra de décisions que sur une réalité mesurée. Par rapport à d'autres risques, comme le bruit, par exemple, il faut, en effet, en construire une représentation, analyser la perception des salariés.

On peut ensuite construire collectivement des plans d'action fondés sur les résultats de cette évaluation mesurée.

Auteur

  • G. L. N.