Un quart des salariés estiment être exposés à un risque de cancer professionnel. Un taux qui grimpe à 43 % chez les ouvriers. Lorsque les salariés pensent subir une exposition, 63 % estiment que des mesures de protection sont appliquées. Ils sont aussi 58 % à considérer qu'ils sont insuffisamment informés sur ce risque professionnel. Tels sont les principaux résultats d'un sondage Ipsos conduit pour le compte de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts). Ce 30 janvier, lors d'un point presse, celle-ci a rappelé son engagement pour la prévention des cancers professionnels, qui « figure parmi les orientations prioritaires de la branche AT/MP de l'assurance maladie pour la période 2004/2007 ». Une action qui s'appuie notamment sur un réseau de correspondants «cancers» régionaux, désignés par chaque Cram pour « promouvoir localement la mobilisation, la formation et recueillir les besoins de terrain ».

Sur un effectif total de 800 personnes, ce sont plus de 600 ingénieurs-conseils et contrôleurs de sécurité des Cram qui ont été formés sur le risque cancérogène en 2006, souligne la Cnamts.

En 2005, sur 2 635 déclarations, 2 059 cas de cancers imputables à des facteurs professionnels ont été reconnus par l'assurance maladie. Les cancers professionnels représentent 60 % du coût imputé aux maladies professionnelles de la branche AT/MP.

Selon une étude INRS, 4,8 millions de tonnes de produits chimiques (CMR) circulaient en France en 2005, tandis que l'enquête Sumer du ministère du Travail estime à 2,3 millions le nombre de salariés potentiellement exposés à ces produits. Citant des chiffres de l'Institut national de veille sanitaire (INVS), la Cnamts indique que l'origine professionnelle est fortement suspectée dans 4 % à 8,5 % des cancers, ce qui représente entre 11 000 et 23 000 nouveaux cas par an. En milieu professionnel, les types de cancer les plus fréquents sont ceux qui affectent les voies respiratoires, la plèvre, la vessie et le nez.