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La Miviludes rend son rapport sur les dangers sectaires

L'actualité | L'événement | publié le : 30.01.2007 | Laurent Gérard

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a rendu son rapport 2006. Les dérives du secteur de la formation y sont à nouveau pointées.

«L'augmentation croissante de prestations visant au développement de la personne, de ses capacités comportementales, relationnelles, de son bien-être... » facilite l'immixtion dans le secteur de la formation de « certains groupes ou réseaux », estime la Miviludes, dans son rapport 2006 (1), présenté le 24 janvier dernier. Ces formations permettent aux mouvements sectaires d'« infiltrer le monde de l'entreprise ». Même s'« il est rare que la période de formation corresponde à une situation d'emprise avérée. Elle se situe plutôt dans la phase de séduction du processus d'emprise de nature sectaire ».

Risques de déstabilisation

Le DIF même est un domaine qui préoccupe la Miviludes, car « des propositions peuvent être adressées directement à l'individu, et l'employeur peut avoir du mal à justifier son refus », indique Françoise Chalmeau, chargée de la formation professionnelle au sein de la Miviludes. « Sur ce créneau, il y a floraison de cabinets qui proposent des reconversions professionnelles radicales et mettent en oeuvre des méthodes totales qui comportent des risques de déstabilisation. » En contre-feu, la Miviludes conseille de développer les pratiques d'appel d'offres et de cahier des charges. Et de donner l'exemple de la cellule de veille sur les dérives sectaires de l'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH), qui met à disposition des acheteurs de formation une grille d'analyse d'une demande ou d'une offre de formation (2). L'offre doit répondre aux « finalités associées à la formation professionnelle (insertion et réinsertion professionnelle, adaptation au poste de travail, maintien dans l'emploi en lien avec son évolution, développement des compétences...) », dont les actions proposées par les mouvements sectaires s'éloignent le plus souvent.

Jean-Pierre Brard, député (PCF, Seine-Saint-Denis), membre du conseil d'orientation de la Miviludes, se dit d'autant plus préoccupé que « n'importe qui peut faire de la formation. Il suffit de faire une déclaration d'activité auprès de la préfecture de région ». En outre, « les contrôles sont très rares. Une centaine de personnes seulement contrôlent environ 30 000 organismes de formation ». Néanmoins, dans son rapport annuel, la mission salue les actions de sensibilisation et de formation menées par la DGEFP (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle) auprès de ses services.

(1) Rapport 2006 intégral : <www.miviludes.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=117>

(2) <www.anfh.asso.fr/celluleveille/Grille.php>

Auteur

  • Laurent Gérard