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Les Pratiques

Succès pour les stages de préparation à la retraite

Les Pratiques | Point fort | publié le : 23.01.2007 | Céline Lacourcelle

Les stages de préparation à la retraite existent depuis près de vingt ans, mais enregistrent actuellement un regain d'activité. Cette initiative sociale s'intègre désormais dans la politique de formation d'entreprises de toute taille.

Le départ à la retraite, loin d'être un traumatisme, serait plutôt bien vécu. C'est ce qu'annonçait, en novembre dernier, une enquête de la revue Economie et statistiques de l'Insee. Reste, toutefois, une proportion de personnes qui supportent mal ce changement. Alors, certaines entreprises prennent les devants et accompagnent leurs salariés. Parmi elles, Aéroports de Paris propose cette formule depuis une quinzaine d'années. « D'une durée de quatre jours, se déroulant symboliquement hors de nos murs, le stage aide nos salariés à se projeter dans l'avenir et à faire en sorte que leur départ prenne corps dans un autre projet plutôt que dans une fin de projet », explique Cendrine Sage-Brouillard, responsable du service formation. Libre à chacun de s'y inscrire. Certains y assistent à un an de leur départ, d'autres à seulement quelques semaines. En 2006, 30 personnes l'ont suivi.

Des outils pour une vie différente

Même motivation sociale de la part de Veolia Eau, qui propose ce dispositif de préparation à la retraite depuis plus de vingt ans. Une différence toutefois : ici, les conjoints sont invités à y participer. « Nous souhaitons aider nos salariés à entrer dans une vie différente. Pour cela, nous leur fournissons divers outils », illustre Jean-Pierre Chazottes, responsable du service études et protection sociale. Ouvert aux plus de 55 ans, ce stage accueille, chaque année, un peu moins d'une vingtaine de couples par session, à raison de deux à trois sessions par an. Et, selon les organismes de formation, la fréquentation à ces formations est exponentielle. Chez Demos, ce sont quelque 550 stagiaires qui s'y sont présentés en 2006, soit le double par rapport à l'année précédente.

Des PME demandeuses de stages

Pour sa part, AG2R, organisme historique sur ce créneau, note une diversification de ses clients : « Autrefois, les entreprises intéressées étaient plutôt de grande taille, appartenant principalement au secteur tertiaire. Aujourd'hui, les PME sont demandeuses de ces stages. Autre nouveau public : les comités d'entreprise, très sensibles au développement d'actions sur ce thème », précise Didier Monnerie, directeur de l'action sociale.

Depuis la fin d'année, AG2R a lancé une nouvelle offre, baptisée Primavita. Elle comprend plusieurs modules, dont «Cap 60», pour la préparation à la retraite, et «Point 50», qui a pour but d'expliquer aux salariés âgés d'une cinquantaine d'années le système de retraite et le moyen de se constituer, si besoin, des revenus complémentaires. Objectif pour 2007 : 2 000 stagiaires sur ces deux produits.

Autre prestataire : la Cegos, qui a enregistré une hausse de 50 % du nombre de ses stagiaires l'année dernière par rapport à 2005. « La demande vient tant des DRH que des salariés eux-mêmes », souligne Claudine Catry, consultante senior, responsable technique de «Bien vivre sa retraite».

Aider à se projeter

La formule est bien rodée. Durant trois jours, voire quatre, les futurs retraités font le point sur leurs ressources à venir, en régimes général et complémentaire. Le consultant, si l'entreprise ne l'a pas encore fait, les aide à monter leur dossier technique. La gestion de leur patrimoine est également prise en compte. Succession, placements, fiscalité... En général, un notaire intervient pour une explication de textes. Autre thème abordé : la santé après 60 ans. La Cegos prodigue ainsi, via un médecin intervenant, des conseils pour garder forme et tonus intellectuel. Un moment du stage est même dédié à la mémoire et aux façons de l'entretenir.

Enfin, ces stages tendent à aider à construire son projet de retraité. Autrement dit, un plan d'action pour les prochaines années. « Il s'agit tout d'abord d'apprendre à faire le deuil de son ancien statut. En la matière, les participants sont rarement au même niveau de prise en compte du changement », expose Claudine Catry. Quels sont leurs hobbies ? Leurs envies ? Quelles vont être leurs nouvelles relations avec leur environnement, leur conjoint, leur famille, leurs amis ? Le stage les aide à se projeter.

Une manière, pour chacun d'eux, de mieux quitter son employeur, pour soi-même et pour l'entreprise.

Auteur

  • Céline Lacourcelle