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Les Pratiques

Le marché de Rungis améliore sa sécurité

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 23.01.2007 | M.-P. V.

Depuis près de dix ans, le marché d'intérêt national (MIN) de Rungis se modernise. La rénovation de plusieurs pavillons a permis d'améliorer les conditions de travail et devrait contribuer à diminuer le nombre des accidents.

Il y a quelques années encore, les salariés des entreprises de produits carnés charriaient les quartiers de viande aux bras et utilisaient la scie à main pour découper les carcasses. Au MIN de Rungis, le plus grand marché de produits frais au monde, où travaillent 12 800 personnes dans 1 400 entreprises, l'image d'Epinal a vécu. Il y a près de dix ans, la société gestionnaire du site, la Semmaris, décide de moderniser les pavillons. Les syndicats et le CIHSCT (comité interentreprises d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), qui coordonne les actions éponymes d'un site où l'essentiel des entreprises emploient moins de dix salariés, se mobilisent pour que ce projet permette d'améliorer les conditions de travail.

Contrats spécifiques

« Le secteur carné a été le premier concerné, suivi par le pavillon de la marée. A chaque fois, la démarche est pilotée par un groupe de travail comprenant le CIHSCT, les syndicats patronaux et de salariés et la caisse régionale d'assurance maladie », explique Patrick Berlier, secrétaire du CIHSCT. Pour encourager les entreprises du MIN à investir dans la sécurité, la caisse d'assurance maladie leur propose des contrats de prévention, qui les aident, par exemple, à l'achat de bascules de sol à plateaux antidérapants et d'élévateurs basculeurs réduisant les manutentions manuelles. Une démarche identique devrait être menée dans le secteur des volailles, puis des fruits et légumes « où l'on observe surtout des accidents de manutention et des lombalgies ».

Aujourd'hui, une centaine d'accidents du travail sont répertoriés à l'année. Personne ne peut dire de manière sûre si ce chiffre est en régression. « Auparavant, nous ne disposions d'aucune statistique, seulement de chiffres épars provenant des interventions des sapeurs-pompiers dans les entreprises du marché et du centre médico-social du MIN. Nous commençons tout juste à faire des statistiques consolidées, secteur par secteur, raconte Patrick Berlier. Il nous semble qu'avec la mise en place de matériels adaptés qui améliorent le confort de travail et protègent davantage l'utilisateur des risques physiques et la sensibilisation sur le port des gants, des tabliers, des chaussures de sécurité et sur le rangement des outils, le nombre d'accidents a diminué dans les pavillons qui ont été modernisés. »

Des efforts à maintenir

Le CIHSCT espère maintenant que ces efforts se maintiendront dans le temps et déboucheront sur des modifications plus profondes de l'organisation du travail. « Il y a des us et coutumes qui ont la vie dure, rappelle Patrick Berlier. Chaque jour à la marée, un commis déplace des tonnes de matériel. Comment progresser ? Je suis sûr que cela passe par la création d'un lien durable entre tous les acteurs de la prévention. »

Auteur

  • M.-P. V.