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L'actualité

La France fait de moins en moins d'efforts financiers

L'actualité | publié le : 23.01.2007 | Laurent gérard

Alors que, selon le Céreq, l'impact de la dernière réforme est encore relatif, la France dépense moins qu'auparavant en formation, proportionnellement à son PIB, constate la Dares.

Le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), dans la dernière livraison de son Bref (1), analyse l'impact de la loi sur la formation tout au long de la vie du 4 mai 2004. Conclusion : « La réforme n'a pas encore produit tous ses effets et n'a pas remis en cause un trait caractéristique du système de formation français. Au cours de la jeunesse, on étudie à temps plein sous l'autorité de l'Etat ; à l'âge adulte, on se forme à l'initiative de l'entreprise et pendant le temps de travail. » Le temps moyen de formation par salarié est passé de 11 heures en 2003 à 12,3 en 2005. Toutefois, le DIF étant cumulable sur six ans, il est « très probable que son utilisation s'accentuera au fur et à mesure que le crédit d'heures s'accroîtra », prévoit le Céreq.

Les grandes entreprises dépensent plus

Parallèlement, une étude de la Dares (2), que vient de publier le ministère de l'Emploi, montre que la part de la dépense nationale pour la formation dans le PIB a poursuivi, en 2004, sa diminution constante, entamée en 1999 ; 1,45 % du PIB en 2004 contre 1,62 % en 1999. Pourtant, en masse, cette dépense s'est élevée à 24 milliards d'euros en 2004, soit + 2,4 % entre 2003 et 2004.

La dépense des entreprises égale, en moyenne, 3 % de leur masse salariale, contre 2,9 % en 2003. Mais cette légère hausse résulte principalement du relèvement de 0,1 point du taux de contribution obligatoire au financement des dépenses dites de professionnalisation.

Bonne nouvelle cependant : les entreprises de plus de 2 000 salariés sont allées au-delà de l'accroissement mécanique. Leur participation à la formation professionnelle augmente à nouveau pour représenter, en moyenne, 4,02 % de leur masse salariale, après avoir plongé à 3,77 % en 2003.

Un futur «Grenelle» de la formation ?

Une réforme en mûrissement, une baisse relative de l'effort national, une opinion publique inquiète de son avenir économique et professionnel : pas étonnant que la formation professionnelle devienne un sujet d'intérêt et de débat public. « Pour améliorer la qualité des emplois, la clé, c'est la formation : elle doit être ouverte à tous et tout au long de la vie », assurait le Premier ministre Dominique de Villepin, le 8 janvier dernier.

Gérard Larcher, le ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes, s'est, lui, déclaré favorable, le 10 janvier dernier, à « un «Grenelle» de la formation dans les prochains mois ». « Il reste à mieux cibler les 23 milliards d'euros que les entreprises mettent au pot de la formation professionnelle annuellement », a ajouté le ministre.

(1) «Vers une ouverture de frontières de la formation continue», <www.cereq.fr/pdf/b235.pdf>.

(2) «La dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage en 2004», Dares n° 02.1, janvier 2007. <www.travail.gouv.fr>

Auteur

  • Laurent gérard