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Enquête

Un utilisateur vigilant

Enquête | publié le : 23.01.2007 | Patricia Sudolski

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Un utilisateur vigilant

Crédit photo Patricia Sudolski

Chez Mauser France, un tiers du personnel est concerné par les risques d'exposition aux produits chimiques. Conseillée par son service de santé au travail, la PME a investi dans leur évaluation et dans la prévention, tout en menant une politique de substitution des substances toxiques.

Fabricant de fûts pour Total, Shell, Rhodia, Motul..., Mauser France, installée à Montataire, dans l'Oise, sur l'ancien site des usines Chausson, achète, chaque année, environ 50 tonnes de produits chimiques. Déjà sensibilisée à la question de la prévention des risques chimiques, l'entreprise s'est lancée, en 2004, suite à une proposition du médecin du travail en CHSCT, dans une vaste évaluation des produits utilisés. Dans cet objectif, elle a bénéficié de la mise à disposition gratuite d'un intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP). « On ne fait pas partie des industries les plus exposées, explique Yves Perreal, responsable formation et sécurité chez Mauser, mais on fait partie des entreprises qui, volontairement, veulent accroître la sécurité de leurs salariés. Nous avons mobilisé, depuis six ans, un budget hygiène, sécurité et environnement de 200 000 euros par an. »

Evaluation du risque

Pour l'évaluation du risque chimique, trois compétences ont été associées : Céline Viguerard, IPRP, pour le médical ; le responsable formation et sécurité pour la sécurité et le risque chimique ; et Isabelle Leymet, responsable du laboratoire chez Mauser. « Nous sommes allés dans les ateliers, raconte-t-elle, nous avons relevé tous les produits chimiques utilisés, fait des prélèvements sur les postes de travail pendant l'activité réelle de l'opérateur pour mesurer l'exposition, puis répertorié les produits dans un tableau. Nous avons pu plancher sur les risques présentés. Pour les plus dangereux, nous avons travaillé à leur substitution. »

Ainsi, l'encre de sérigraphie, qui contenait du chromate de plomb, a été écartée au profit d'une substance non cancérogène. Sur 150 références, 8 affichent une tête de mort, signe de toxicité, les autres une croix de Saint-André, symbolisant la présence de produits nocifs ou irritants. Les expositions journalières vont de 2 minutes à 6 heures.

« L'entreprise, indique Céline Viguerard, dispose également d'un répertoire, accessible sur un serveur, de tous les produits utilisés par service, une véritable banque d'informations qui permet de gérer la sécurité. » Pour le service de santé au travail, l'évaluation des risques offre une visibilité nouvelle. Il sait, aujourd'hui, de manière précise, qui est exposé et à quel type de risque. Il adapte alors sa surveillance médicale et biologique.

Substitutions et protections

Mauser a engagé plus d'une dizaine de substitutions de produits. « Pour les autres, détaille Yves Perreal, nous avons renforcé l'utilisation des protections individuelles et des équipements collectifs comme l'aspiration. » Si l'organisation du travail n'a pas été modifiée, chaque service a fait l'objet d'une information sur les bonnes pratiques de prévention. En outre, les personnels intérimaires ainsi que les nouveaux embauchés bénéficient de formations ad hoc.

L'entrée en application de la réglementation Reach ne va pas atténuer la vigilance. « Ce n'est pas parce que les producteurs ont des contraintes renforcées que les utilisateurs doivent baisser la garde », certifie Yves Perreal.

Mauser france

> Activité : fabrication de fûts.

> Effectifs : 70 salariés.

> Chiffre d'affaires : 41 millions d'euros en 2006.

Auteur

  • Patricia Sudolski