La feuille de paie restera inchangée, fin janvier... Malgré l'extension des horaires des salariés des grands magasins parisiens Le Printemps, Le Bon Marché et Les Galeries Lafayette, à l'occasion de la période des soldes, démarrée le 10 janvier, leur rémunération ne bougera pas.

Au Printemps, par exemple, la direction a conclu, en 2000, un accord sur les 35 heures qui introduit une annualisation du temps de travail, avec des semaines hautes de 42 heures (dix heures par jour) et des semaines basses de 32 heures (huit heures par jour). « Il est faux de croire qu'en travaillant plus tard, les salariés gagnent plus, indique Marcelle Rohr, délégué CFDT du Printemps. La réduction du temps de travail a introduit plus de flexibilité, sans augmentation salariale, mais avec des récupérations imposées. » D'où la grogne constatée la semaine passée.

De fait, le coup d'envoi des soldes a été marqué, cette année, par l'appel à la grève des syndicats de ces trois grands magasins parisiens contre la dérégulation du temps de travail, la précarité de l'emploi, et les bas salaires. « Les salariés étaient contents de notre appel à la grève, mais ils sont allés travailler vu leurs conditions financières », constate la CFDT. La CFTC dénonce, de fait, la « précarisation des salariés du commerce » et le « soi-disant volontariat » des personnels pour accepter les horaires décalés.