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« En Europe, les restructurations ont des points communs »

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 16.01.2007 | Emmanuel Franck

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« En Europe, les restructurations ont des points communs »

Crédit photo Emmanuel Franck

E & C : Le volet français du projet européen Mire, dédié à l'étude de la gestion des restructurations dans cinq pays*, s'est clos le 12 janvier. Y a-t-il une gestion des restructurations commune à ces cinq pays ?

C.-E. T. : Le point commun le plus frappant est l'«effet grands groupes». Les pratiques de ces derniers se ressemblent, où qu'ils soient implantés. Ainsi, ils vont au-delà de la simple indemnisation des salariés qui partent, et investissent dans l'accompagnement. Les restructurations y relèvent du dialogue social impliquant, au minimum, les patrons et les syndicats, mais aussi les pouvoirs publics et la société civile, à divers degrés. Enfin, ces groupes ont tous une volonté d'anticiper. Les cinq pays utilisent une combinaison entre services publics et secteur privé. Ainsi, en France, le secteur public intervient par des recommandations, mais les reconversions sont prises en charge par le privé. Au Royaume-Uni, c'est un peu l'inverse. Autre point commun, qui est peut-être la découverte de ce projet : une montée en puissance du souci de la santé des personnes subissant une restructuration. Une étude suédoise tend à montrer que le taux de mortalité de ces salariés est 50 % plus élevé que celui des autres. Certaines entreprises se sentent maintenant tenues de les accompagner psychologiquement et cliniquement.

E & C : Quelles sont les divergences ?

C.-E. T. : Dès lors qu'on sort des grands groupes, les situations varient selon les pays. L'Allemagne, la France et la Suède tentent d'aller au-delà de la simple indemnisation du salarié, à l'inverse du Royaume-Uni et de la Belgique. En Allemagne et en Suède, la loi est peu contraignante sur les licenciements, mais fait obligation de respecter la règle du «dernier arrivé, premier parti», contrairement aux autres pays. La Suède et le Royaume-Uni se caractérisent par un cadre juridique épais, et par un syndicalisme moins défensif qu'ailleurs.

* Allemagne, Belgique, France, Royaume-Uni, Suède.

Auteur

  • Emmanuel Franck