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Les Pratiques

Les Pays-Bas féminisent l'encadrement

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 09.01.2007 | Didier Burg, à Amsterdam

L'égalité hommes-femmes est désormais au centre des préoccupations de certaines entreprises néerlandaises, dans un pays qui n'est pas un modèle du genre.

ING, Deloitte, le pétrolier Shell et IBM Nederland ont choisi de privilégier la diversité sexuelle au sein de leurs effectifs. L'objectif : permettre aux femmes de grimper les échelons à la même vitesse que leurs collègues masculins. « Une étude a montré que si la direction d'une entreprise comprenait plus de 30 % de femmes, ses résultats étaient meilleurs », argumente Myriam Nijhout, directrice du développement de l'organisation au sein de IBM Benelux. « Nous ne pouvons nous permettre d'ignorer les talents au sein de notre personnel, qu'il s'agisse de femmes ou d'autres minorités », estime, de son côté, Mirjam ten Cate, en charge de ces questions auprès de ING, le groupe financier, basé à Amsterdam, qui a gagné le prix de la Diversité 2006 décerné par le patronat néerlandais. « Nos clients étant fortement diversifiés, nos salariés doivent l'être aussi », explique-t-elle.

Identifier les potentiels

Sur le terrain, nombre de sociétés ont décidé de donner leur chance aux femmes «qui en veulent». « Il y a, actuellement, 10 % de femmes au niveau de la direction. Pour atteindre notre objectif de 30 % à 40 %, nous faisons en sorte d'identifier le potentiel de celles ayant des talents », explique IBM Nederland, qui organise tables rondes et présentations où les salariées sont conviées. Une stratégie qui imprègne la culture de cette entreprise en matière d'emploi : « Nous n'avons aucune objection contre les emplois aux horaires flexibles ou le travail à domicile. »

Ayant «institutionnalisé» sa stratégie de diversité, ING a même créé un conseil chargé de ces questions. Sa tâche est d'orienter les décisions du président du groupe en matière de mixité du personnel. « Cet organe examine les priorités en matière de diversité sur le recrutement de femmes, de personnel étranger ou d'expatriés », précise-t-elle.

«Machos insoupçonnés»

Cette nouvelle politique mise en place par les entreprises bataves est loin d'être un luxe. Battant en brèche l'image d'Epinal sur la tolérance légendaire des Néerlandais, les entrepreneurs des Pays-Bas sont des «machos insoupçonnés». « Aux Pays-Bas, il n'y a que 5 % de femmes au sein des conseils d'administration et de surveillance. Cela peut et cela doit changer », s'est récemment insurgée Karien van Gennip, la secrétaire d'Etat aux Affaires économiques.

Manque d'ambition des femmes, pénurie de crèches, des arguments machistes qui ne sont plus d'actualité pour expliquer une situation qui évolue peu au fil des ans. En 1999, on ne dénombrait qu'une seule femme dans les conseils d'administration des quarante entreprises composant l'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam. Aujourd'hui, elles ne sont que sept à avoir atteint le top management des grandes capitalisations d'Amsterdam.

Auteur

  • Didier Burg, à Amsterdam