La VAE cherche à s'exporter. C'est l'un des objets d'échange de Trois Mers, l'association de trois projets Equal menés en France (avec le projet Impact en Paca), dans le Pays basque espagnol (avec Enpleguaren Bidetik) et sur le territoire italien de Pescara (avec EQ - Extraquality). La VAE est l'un des outils privilégiés par Impact Paca (Initiatives pour la mobilité professionnelle - âge, compétence et territoire). Axé sur le secteur sanitaire et social, ce projet aide des salariés de plus de 45 ans, en difficulté de maintien dans l'emploi ou d'accès à l'emploi, à évoluer professionnellement tout en profitant des acquis de leur expérience.

Deux plates-formes expérimentales sont en cours de constitution, l'une à Nice, l'autre à Avignon. Elles réuniront, chaque fois que nécessaire, des représentants de l'ANPE, de l'Afpa, de l'Uriopss (Union régionale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), la Direction départementale du travail et les entreprises qui emploient les salariés dont il faut organiser la mobilité professionnelle et/ou géographique.

Les publics visés par les projets italien et espagnol sont différents. A Pescara, il s'agit de faciliter l'accès des immigrés au marché du travail en favorisant leur qualification professionnelle. A Bilbao, les partenaires cherchent à améliorer l'employabilité des demandeurs d'emploi sur une bassin minier en voie de reconversion. Dans un cas comme dans l'autre, la VAE pourrait constituer un outil approprié. « La VAE n'existe ni en Espagne ni en Italie. Ils ont tout à en découvrir, jusque dans la philosophie du dispositif », explique Serge Mégret, chargé de mission à la direction régionale de l'Afpa Paca.

Début novembre 2006, un séminaire transnational a réuni les acteurs des trois projets. Italiens et Espagnols ont été reçus à Marseille pour découvrir les dispositifs de l'Education nationale et du ministère du Travail. Puis, à Avignon, ils ont assisté à des informations collectives de candidats à la VAE, des épreuves et des entretiens avec le jury. Cet échange donnera lieu à la publication d'un guide de bonnes pratiques dédié à l'identification, la valorisation et la certification des compétences. Que chacun pourra s'approprier en fonction de ses contraintes, notamment légales.

« En Italie, l'emploi et la formation relèvent de la compétence des provinces. C'est un frein au développement de la VAE. Si Pescara la met en place, elle n'aura de légitimité que dans les frontières de cette province, note Serge Mégret. L'Espagne, elle, est plus avancée. Il existe une démarche un peu similaire pour l'obtention de ce qui correspondrait aux certificats de qualification professionnelle des branches en France. C'est peut-être dans ce pays que la VAE a le plus de chances de se développer. »