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Les Pratiques

Well fermera son usine en 2008

Les Pratiques | Point fort | publié le : 19.12.2006 | Solange de Fréminville

Les Textiles Well ont décidé d'arrêter la production de collants dans leur site gardois, pour s'approvisionner en Chine et en Italie. Motif : la baisse d'activité et les pertes enregistrées par le groupe.

Fermeture de l'usine du Vigan (Gard) en 2008, suppression de 300 emplois : la décision est tombée brutalement le 24 novembre. Pour autant, elle n'était pas tout à fait inattendue. En septembre, Well signait déjà un accord de méthode prévoyant la suppression de 149 emplois. Mais, fin octobre, la procédure de consultation du comité d'entreprise était suspendue, le conseil d'administration estimant le plan insuffisant au regard des difficultés de l'entreprise.

Baisse des ventes

En cause, la baisse des ventes de collants et de bas produits en grande série par les Textiles Well dans leur site industriel cévenol. « Entre 2001 et 2006, notre chiffre d'affaires dans le chaussant a chuté de 40 %, explique une porte-parole du groupe. Sur un marché qui a été, lui-même, divisé par deux en France depuis 1998. » Or, le chaussant représente encore 60 % du chiffre d'affaires de l'entreprise (37 millions d'euros sur un total de 60 millions d'euros en 2006). Non seulement l'activité baisse, mais, depuis quelques années, le groupe affiche des pertes. Elles devraient atteindre 5 % du chiffre d'affaires en 2006. Conséquence : des 1 000 salariés employés au Vigan à la fin des années 1980, il ne reste que 438 personnes. Deux plans sociaux ont réduit les effectifs, en 1999 et en 2004.

Restructuration globale

Pour renouer avec les bénéfices, le groupe textile, aux mains de Natexis Industrie (société de capital-risque de la Banque populaire), s'est lancé dans un plan de restructuration global. Avec trois mesures phares : l'abandon des marques distributeurs (40 % du volume du chaussant), fabriquées à perte ; la priorité donnée à la marque Well, au haut de gamme et à l'innovation ; la réduction des coûts de production en fermant la seule usine française au profit d'approvisionnements en Chine pour le bas de gamme et le coeur de gamme, et en Italie pour le haut de gamme. Ce choix est contesté par les syndicats : « Nous allons essayer de les convaincre qu'il est encore rentable de produire en France », indique Pierre Defaut (CFDT).

Autre inquiétude : la pérennité du site gardois, qui ne comptera plus que 130 personnes en 2008, dans des fonctions administratives, logistiques et de R & D. Faisant usage de son droit d'alerte, le comité d'entreprise a nommé un expert, Secafi Alpha.

Parallèlement, les salariés manifestent pour alerter l'Etat et les collectivités locales au sujet du plan social à venir. Le groupe textile annonce que les modalités du premier plan social décidé en septembre (départs volontaires, mutations concertées, congés de conversion...) seront reprises et élargies aux 300 personnes concernées. Mais dans le Gard, l'anxiété est grande : « Le bassin d'emploi est sinistré » et « la main-d'oeuvre est surtout féminine, très peu formée », souligne Stéphane Charlin (CFTC), secrétaire du CE. Pour tous les acteurs locaux, la priorité est à « la revitalisation du Vigan ».

Auteur

  • Solange de Fréminville