Exploitant près de 1 000 km d'autoroutes, la société Cofiroute se doit d'être vigilante sur les risques liés à la circulation automobile pour ses clients mais aussi pour son personnel. L'entreprise a lancé, en 2001, un plan de prévention du risque routier pour ses 2 000 salariés en y associant ses cinq CHSCT et son CE. Elle a aussi signé une charte de la sécurité routière en 2003. Dans ce cadre, Cofiroute propose une formation post-permis : pratique, avec séance de conduite enregistrée puis commentée, et théorique, avec révision du code de la route et réflexion sur la sécurité. « Un tiers du personnel a été formé », indique Bernadette Moreau, directrice qualité, sécurité et environnement. « Nous étions sceptiques, mais ceux qui ont suivi cette formation l'ont appréciée », précise Philippe Chatelain, secrétaire du CE, pour qui chaque salarié doit pouvoir participer à cette journée.

Autres initiatives : un challenge annuel «Sécurité au travail», avec distinction des centres d'exploitation ayant eu le moins d'accidents, et réalisation d'un CD de sensibilisation à diffuser aux nouveaux arrivants et aux soustraitants. Alors que le risque professionnel routier est fréquemment oublié, Bernadette Moreau assure que « la démarche de prévention de ce risque a été inscrite dès le début dans le document unique ».

Le réseau des «correspondants qualité, sécurité, environnement» des secteurs d'exploitation se réunit chaque mois. « Nous faisons une analyse et un suivi des accidents des 792 véhicules de notre flotte et nous échangeons sur les bonnes pratiques en matière de sécurité », précise Bernadette Moreau. Les CHSCT sont associés à la démarche par des réunions de mise en commun avec l'ingénieur sécurité, la direction d'exploitation, le DRH et un représentant des médecins du travail.

Avec des clients « qui roulent souvent très vite », la sécurité est une préoccupation quotidienne qui passe par un balisage pour chaque intervention sur le réseau et par un cheminement précis des receveurs jusqu'aux cabines de péage. Et par l'interdiction quasi absolue d'utiliser le téléphone portable au volant.

La question de la sécurité est systématiquement abordée dans les entretiens annuels d'évaluation. Notamment avec les «patrouilleurs» qui sillonnent le réseau à longueur de journée. Ces entretiens permettent de sensibiliser le personnel, mais aussi de faire remonter des problèmes. Des salariés ont ainsi souligné la multiplication des réunions, sources de trajets et de fatigue. Réaction : le service informatique est invité à plancher sur les possibilités de visioconférences et e-conférences. Tous ces efforts sont-ils payants ? « Oui, répond Bernadette Moreau, entre 2001 et fin 2005, notre assureur a réduit de 20 % le montant de la prime d'assurance pour notre flotte automobile. »

MARTINE ROSSARD