E & C : L'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance a rendu public, le 7 décembre, son 10e rapport*. Quels sont les principaux enseignements ?
N. G. : Comme nous l'avions déjà observé l'année dernière, le départ à la retraite des salariés est plus tardif. Ceux âgés de plus de 55 ans restent, maintenant, plus longtemps au travail. Ils représentaient 7,8 % de la population en 2002, contre 12,1 % en 2005. Cela est la conséquence de la loi sur les retraites, qui a entraîné un arrêt des préretraites. A l'inverse, il y a quelques années, l'anticipation de cette loi s'était traduite par un nombre plus élevé de sorties. Résultat : on constate un revieillissement conjoncturel de l'ensemble des collaborateurs, dont l'âge moyen passe de 40,6 ans en 2002 à 41,6 ans en 2005. Le nombre plus important d'embauches ne permet pas de contrebalancer ce vieillissement ; 10 440 personnes ont, ainsi, été embauchées en 2005, contre 9 880 en 2004, dont 2 380 cadres. Les entreprises appliquent, ici, un «principe de précaution» alors qu'il y a un risque de pénurie lié, notamment, à la concurrence avec le secteur bancaire. Le problème de l'assurance, c'est qu'en 2015, 40 000 salariés, soit un tiers des effectifs, auront 60 ans.
E & C : Relevez-vous d'autres tendances ?
N. G. : Les autres tendances sont conformes à ce qu'on observe depuis dix ans. La part de femmes dans l'effectif total est passée de 49,5 % en 1996 à 57,6 % en 2005. Le même phénomène s'observe chez les cadres, où les femmes représentaient, au 31 décembre 2005, 41,8 %. A comparer aux 36,2 % du secteur bancaire. La proportion de cadres est également en progression et atteint 39 % en 2005 contre 36 % en 2002 ; 52 % de salariés sont, désormais, titulaires d'un diplôme d'un niveau égal ou supérieur à bac+2. Cela s'explique par les départs à la retraite des personnes moins diplômées, remplacées par des titulaires de ce niveau.
* Réalisé auprès d'entreprises de la FFSA (assurances) et du Gema (mutuelles) employant 139 800 salariés (99,8 % des salariés du secteur).
