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Enquête

L'accidentalité, critère de l'intéressement

Enquête | publié le : 19.12.2006 | Céline Lacourcelle

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L'accidentalité, critère de l'intéressement

Crédit photo Céline Lacourcelle

Engagée dans un vaste programme de prévention en matière de santé au travail, la société de gestion des eaux de Paris a, en toute logique, introduit le taux de fréquence des accidents du travail dans le calcul de son intéressement.

Lorsque la direction d'Eau de Paris et ses représentants du personnel et des principaux métiers de l'entreprise se réunissent, fin 2002, au sein d'un comité de pilotage, pour débattre du prochain accord d'intéressement, les idées fusent. Au départ, huit critères plutôt d'ordre technique sont évoqués comme indicateurs à respecter pour le déclenchement de l'intéressement.

« Il a fallu faire des arbitrages », se souvient Pascal Bernard, DRH. Pour autant, tous en sont convaincus : il doit y avoir au moins un critère social. La fréquence des accidents du travail sera retenue, dans l'accord signé le 23 juillet 2003, au côté de trois autres critères davantage liés à la particularité de l'activité de cette société de gestion des eaux de Paris, comme la disponibilité des installations ou la qualité de l'eau et de l'environnement. « Ce coefficient des accidents de travail est calculé à partir du nombre de jours non travaillés suite à un accident, rapporté au total des jours travaillés dans l'entreprise », décrit le DRH.

Politique de prévention

Si le taux de fréquence des accidents est inférieur ou égal à 0,35 %, le critère participe au calcul et donc au montant global de l'intéressement. A 0,5 %, il n'y entre pas. Entre les deux, une péréquation est réalisée. Depuis, un avenant du 18 juillet 2004 est venu durcir le calcul. Désormais, un décès, survenu à l'occasion ou à la suite d'un accident, entraîne le décompte d'une pénalité de 200 jours.

Cette approche cadre avec la politique globale de prévention de la sécurité du travail de cette entreprise engagée dans la démarche Ohsas 18 001 et certifiée depuis septembre dernier. « La tendance est bonne. Depuis deux ans, le taux de fréquence est égal ou inférieur à 0,35 %. L'année dernière, nous constations 751 jours d'absence, contre 868 en 2004 et 920 en 2003 », énumère Pascal Bernard. Un résultat qui permet aussi à l'entreprise de diminuer sa cotisation accidents du travail.

Répartition égalitaire

La répartition des primes est assez égalitaire : 50 % de la somme est distribuée de manière identique à l'ensemble des 600 salariés. L'autre moitié se répartit par grandes catégories professionnelles : ouvriers/employés ; techniciens/agents de maîtrise et cadres. « La directrice générale touche autant qu'un jeune cadre nouvellement recruté », aime à dire Pascal Bernard. En l'occurrence, elle a perçu, en 2005, 1 163,23 euros, contre 693,73 euros pour les ouvriers et 831,98 pour les techniciens.

Il n'est pas exclu que cet accord d'intéressement évolue à nouveau courant 2007. « On réfléchit, aujourd'hui, à y introduire davantage de critères éthiques comme, par exemple, le taux de progression des femmes dans les catégories supérieures ou la part des achats éthiques. » Seul problème, ils sont, par nature, qualitatifs et donc difficilement mesurables.

eau de paris

> Activité : production d'eau potable.

> Effectifs : 600 salariés.

> Chiffre d'affaires : 120 millions d'euros.

Auteur

  • Céline Lacourcelle