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Enquête

« La nouvelle loi sur la participation aurait pu être plus structurante »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 19.12.2006 | G. L. N.

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« La nouvelle loi sur la participation aurait pu être plus structurante »

Crédit photo G. L. N.

E & C : Fondact milite depuis longtemps pour une «gestion participative». Qu'entendez-vous par là ?

L. T. : Il s'agit, pour nous, d'associer les salariés aux réussites de leur entreprise. Il y a quatre niveaux de gestion participative : la participation aux progrès - avec l'intéressement - ; aux résultats - avec les dividendes du travail - ; au capital - avec l'actionnariat salarié -, et, enfin, aux décisions, avec la présence de représentants des salariés au conseil d'administration.

E & C : Pourquoi des dispositifs favorisant l'implication et la motivation, comme l'intéressement dans les PME, ou l'actionnariat salarié dans les grandes entreprises, sont-ils si peu utilisés ?

L. T. : Les PME craignent souvent la lourdeur administrative d'un accord d'intéressement, et seulement 7 % d'entre elles en ont mis un en place. C'est pourtant un outil de revalorisation des rémunérations pour ce type d'entreprise : il est calé sur la performance et n'est pas inflationniste, et il est déblocable - étant certes fiscalisé dans ce cas, mais la majorité des salariés au Smic ne paient pas d'impôts. Il peut même être versé chaque mois. Concernant l'actionnariat salarié, le problème est souvent complexe dans les petites entreprises pour des raisons patrimoniales. Dans les grands groupes, la question qui se pose est plutôt celle du partage du pouvoir. Historiquement, le droit et les relations du travail sont construits, en France, sur la représentation des partenaires sociaux et le rapport de forces. Le patronat, encore imprégné de cette culture, reste réticent. Il était d'ailleurs opposé à la représentation des salariés au conseil d'administration à partir de 3 % du capital détenu, prévu par la nouvelle loi, et a tenté de le faire remonter à 5 %.

E & C : A propos de cette loi pour laquelle Gérard Larcher a consulté Fondact, vous semble-t-elle satisfaisante ?

L. T. : Un certain nombre d'avancées sont intéressantes, comme le nouveau régime fiscal des attributions gratuites d'actions, l'intéressement de projet, la représentation des salariés actionnaires.

Mais, globalement, la loi aurait pu être plus structurante, plus incitative, et simplifier le dividende du travail, sous la forme d'une participation rénovée sur l'idée des trois tiers, actionnaires, autofinancement, salariés.

Auteur

  • G. L. N.