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Les Pratiques

Renault se féminise en douceur

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 12.12.2006 | Diane-Isabelle Lautrédou

A la suite de l'accord sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes signé le 17 février 2004, la part des femmes dans les effectifs de Renault est passée, entre 2003 et 2005, de 13,4 % à 15 %.

«Les femmes sont les bienvenues dans l'industrie automobile et nous souhaitons élargir leur place parmi nous », revendique Michel de Virville, secrétaire général et DRH du groupe Renault. C'est dans cette perspective que l'accord sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes, et sur la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle a été signé le 17 février 2004.

15 % des effectifs

Entre 2003 et 2005, l'effectif féminin du constructeur est passé de 5 902 à 6 590 salariées. Les femmes représentent, ainsi, 15 % des effectifs en 2005 contre 13,4 % en 2003. Cette évolution concerne essentiellement les cadres. Ainsi, les effectifs des cadres féminins ont progressé de 8 % en huit ans. En 2005, les recrutements ont concerné à 22 % les femmes cadres et à 9 % les ouvrières.

Bien que l'égalité des rémunérations soit également au coeur de ce dispositif, l'écart entre hommes et femmes s'est creusé. En effet, le salaire moyen mensuel brut passant de 3 081 euros pour les femmes (3 112 euros pour les hommes), en 2003, à 3 332 euros en 2005 contre 3 374 euros pour les hommes, l'écart entre les rémunérations a progressé de 11 euros. « Les femmes recrutées ont moins d'ancienneté que les hommes », explique Michel de Virville. Moins d'ancienneté ne signifie pas plus jeunes. La part des jeunes femmes de moins de 26 ans dans les recrutements a baissé entre 2003 et 2005 : 3,6 % des recrutements en CDI, et 7,5 % en CDD en 2003, contre 3,5 % en CDI et 7,2 % en CDD en 2005.

En effet, attirer les jeunes femmes vers les professions de l'automobile n'est pas simple, « le plus difficile est de convaincre les jeunes filles en formation qu'elles peuvent faire carrière dans un métier industriel comme l'automobile. Bien souvent, l'image masculine des métiers d'usine les décourage », admet le DRH. Pour contourner cet obstacle, Renault a noué des partenariats avec le système éducatif. Près de 171 étudiantes ont effectué leur contrat d'apprentissage au sein du groupe en 2005 contre 142 en 2003.

Faciliter la vie quotidienne

Surtout, un certain nombre de dispositifs ont été mis en place par l'accord de 2004, comme l'allongement du congé de maternité de deux semaines supplémentaires payées intégralement, le congé parental d'éducation jusqu'au quatrième anniversaire de l'enfant - utilisé par 86 personnes en 2005 contre 77 en 2003 -, la prime de naissance ou d'adoption de 1 500 euros, le congé d'allaitement rémunéré à hauteur de 60 % du salaire, quatre jours de congé par an en cas d'enfant malade, dont deux rémunérés à 100 % et les deux autres à 75 %. A leur retour de maternité, les femmes peuvent également suivre une formation pour favoriser leur reprise. La moitié des salariées issues du siège social à Boulogne-Billancourt (92) ayant pris un congé de maternité en 2005 l'ont demandée.

A l'usine de Douai (59), 40 femmes, parmi les 250 recrutées en trois ans, ont bénéficié d'une formation de cariste à leur retour de congé maternité. C'est d'ailleurs dans cette ville qu'en 2005, Renault a cofinancé, à hauteur de 100 000 euros, une crèche qui peut accueillir 38 enfants, dont 20 places sont réservées aux enfants des salariés de Renault, de 5 h 00 à 22 h 00. « Nous devons aussi prendre en compte, en facilitant leur vie quotidienne, le fait que, bien souvent, un autre travail attend les femmes à leur domicile », reconnaît Michel de Virville.

Auteur

  • Diane-Isabelle Lautrédou