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Les Pratiques

Les conflits urbains étudiés par la gendarmerie

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 12.12.2006 | mariette Kammerer

La gendarmerie de Bourgogne propose à ses personnels une formation universitaire pour mieux connaître les acteurs de la ville, les enjeux des conflits, et améliorer coopération et sécurité urbaine.

La gendarmerie de Bourgogne propose à ses personnels intervenant en zone péri-urbaine de suivre une formation universitaire à la sécurité urbaine. « Cette formation doit leur permettre de mieux connaître les différents acteurs du tissu urbain - bailleurs sociaux, associations, travailleurs sociaux, compagnies de transport en commun, élus locaux - afin d'améliorer les partenariats, notamment dans le cadre des conseils locaux de prévention de la délinquance auxquels nous participons », explique le commandant Philippe Pagès, en charge du dossier. Il rappelle que la police est compétente pour intervenir dans les communes de plus de 20 000 habitants, alors que la gendarmerie intervient généralement dans les communes plus petites, « mais pas épargnées par les difficultés ».

Développer un regard critique

La convention signée avec l'université de Bourgogne prévoit que les gendarmes suivent à temps partiel les modules du nouveau Master «Management de la sécurité urbaine» créé cette année. La première année, les stagiaires pourront obtenir un diplôme universitaire de niveau bac + 2 correspondant à la moitié des modules du Master, soit 135 heures de cours réparties sur quatre semaines. Ceux qui le souhaitent pourront poursuivre en deuxième année pour obtenir le Master.

La formation comprend des apports historiques et conceptuels sur l'urbanisation, l'évolution des rapports sociaux, les représentations sociales de la violence, le sentiment d'insécurité, la délinquance urbaine, les dispositifs de médiation, le tissu associatif dans les quartiers, etc. « Cette approche pluridisciplinaire doit permettre aux gendarmes de comprendre les enjeux sociologiques, politiques, économiques de la sécurité urbaine, de développer un regard critique et de prendre du recul par rapport à la réponse exclusivement policière ou judiciaire », ajoute le commandant Pagès. Le colonel Amédée Roy, à l'origine du projet, a commencé à y réfléchir il y a deux ans, soit bien avant les émeutes de novembre 2005.

Pendant le temps de travail

Douze gendarmes, dont la formation initiale va du BEPC à la maîtrise, ont commencé la formation. « Nous ne pouvons pas en former davantage, car la formation se déroule pendant le temps de travail, mais d'autres bénéficieront du programme l'année prochaine et, si l'expérience est concluante, elle sera étendue au niveau national », précise le commandant Pagès. Coût : 1 300 euros par personne, financés par la région de gendarmerie avec une aide du bureau national de la formation de la gendarmerie.

Des formations sur la délinquance financière, à Strasbourg, et sur les nouvelles technologies, à Troyes, ont par ailleurs été initiées.

Auteur

  • mariette Kammerer