logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Auria Vie accueille des malades psychiques

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 12.12.2006 | Jean-françois rio

La PME a sous-traité auprès de Sotres, une association spécialisée dans l'insertion de personnes souffrant de troubles psychiques, des travaux de gestion électronique de documents.

Société parisienne d'assurances de personnes, Auria Vie fait partie de ces rares entreprises à avoir brisé le tabou de l'intégration de salariés handicapés atteints de troubles psychiques. Depuis deux ans, cette PME d'une quarantaine de personnes - qui compte parmi ses actionnaires des institutions de prévoyance - a l'habitude de faire appel aux services de Sotres, association d'insertion par l'économie de personnes atteintes de maladies psychiques et reconnues handicapées. Sotres, basée à Nanterre (92), s'est spécialisée dans les prestations de sous-traitance bureautique.

Travaux en interne

C'est à l'occasion d'un projet de gestion électronique de documents (GED) qu'Auria Vie s'est rapprochée de cette structure. Le projet consistait à indexer 400 000 documents papier pour les traduire en format électronique. « Nos missions réalisées avec Sotres étaient généralement externalisées dans leurs locaux. Mais, pour une partie des travaux qui concernent le traitement des dossiers clients, cela était impossible. Du coup, nous avons aménagé des postes de travail pour accueillir des salariés de Sotres », explique Grégoire Vopel, responsable de la GED chez Auria Vie.

D'une durée de huit mois, cette mission a permis à 20 malades d'exercer, sur la base d'un mi-temps, une véritable activité professionnelle en milieu de travail. Un bénéfice thérapeutique incontestable pour des personnes souvent très compétentes (Sotres a accueilli des polytechniciens), mais dont les carrières ont été brutalement interrompues.

Du côté d'Auria Vie, le management de proximité a été renforcé pour parfaire l'intégration des malades. « Ils ont une sensibilité à fleur de peau, il faut donc faire preuve d'attention. Il faut aussi éviter d'individualiser les résultats. Pour le reste, ils sont très compétents et tout à fait dignes de la confiance qu'on leur accorde », observe Bernard Dupin, DSI d'Auria Vie. L'opération a été couronnée de succès. Outre l'aspect qualitatif du travail rendu, seules deux personnes ont arrêté la mission en cours ; l'une par choix personnel, l'autre pour raisons comportementales. « Elle n'était pas encore prête pour le monde de l'entreprise », souligne le responsable de la GED.

Beaucoup de préjugés

Créée en 1992 par des parents de personnes handicapées, Sotres est soutenue par la DDTEFP, la Ddass, l'Agefiph et le conseil général des Hauts-de-Seine et quelques grandes entreprises. Elle emploie, actuellement, 25 personnes à mi-temps, encadrées par une équipe de permanents. Parfois victime de la «concurrence» des CAT et des prisons, l'association éprouve surtout des difficultés à sensibiliser les employeurs sur le problème du handicap psychique. « Des maladies invisibles sur lesquelles courent moult préjugés », assène Jean-François Coldefyf, le psychologue de Sotres.

Auteur

  • Jean-françois rio