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L'actualité

Une conférence attenduepar les syndicats

L'actualité | publié le : 12.12.2006 | Anne Bariet

En théorie, tout le monde s'accorde : la Conférence sur l'emploi et les revenus doit déboucher sur des avancées concrètes. Mais les syndicats comptent s'emparer de sujets de fond : allègements de charges, bas salaires, travailleurs pauvres, salaires des cadres, insertion des jeunes... La messe n'est pas dite.

Une énième grand-messe ? Aucun des partenaires sociaux invités, le 14 décembre, à la Conférence sur l'emploi et les revenus, ne souhaite repartir avec de vagues promesses. La stagnation du chômage, à 8,8 %, en octobre, a révélé des faiblesses, notamment sur l'insertion des jeunes et sur l'emploi dans certaines filières industrielles. C'est pourquoi chaque confédération avance, à sa manière, des propositions concrètes.

Coûteuses exonérations de cotisations

Mais les revendications touchent des sujets de fond, difficiles à trancher. L'un des premiers thèmes sera celui des 23 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires dont bénéficient, chaque année, les entreprises. La CFTC reprend à son compte le constat de la Cour des comptes sur le « caractère coûteux et incontrôlé » de cette mesure, sans « évaluation quant à ses effets sur l'emploi ». « Ces exonérations jouent le rôle de trappe à bas salaires et, à terme, elles ne sont pas sans danger pour le financement de la protection sociale », annonce la centrale chrétienne. La CGT exige, elle, des contreparties aux allègements de charges dès le 1er janvier, alors que la CFDT et FO veulent dresser un état des lieux.

Sur la question des revenus, la centrale de Bernard Thibault a pris les devants, en organisant, du 4 au 15 décembre, une « campagne sur les bas salaires ». Des militants se déplacent, sur le terrain, pour faire remonter les attentes des salariés.

La CFE-CGC, en congrès du 6 au 8 décembre, a demandé, de son côté, de ne pas oublier le pouvoir d'achat des cadres ; 30 % de cette catégorie ayant un salaire inférieur au plafond de la Sécurité sociale (2 682 euros par mois), contre 15 % en 1992.

La CFDT souhaite, elle, soulever le problème des travailleurs pauvres, en particulier des femmes, qui représentent 75 % des effectifs de cette population. Les syndicats veulent également discuter du temps partiel subi.

A court terme, François Chérèque prône une aide de l'Etat pour permettre aux salariés des TPE-PME d'accéder à une mutuelle, et l'élargissement du chèque transport. FO insiste, quant à elle, sur la nécessité de relancer les négociations sur les minima conventionnels dans les 73 branches où ils sont passés sous le niveau du Smic.

Insertion des jeunes

Enfin, l'insertion des jeunes mobilisera toutes les attentions. Le dernier rapport du Cerc, rédigé par Jacques Delors, en novembre, qui indiquait que « 190 000 jeunes sortent, chaque année, sans diplôme du système éducatif », servira de base à la discussion. Pas sûr que la dernière proposition de Dominique de Villepin, à savoir l'éventuelle création d'une bourse de stages, boucle le sujet.

Auteur

  • Anne Bariet